Une infirmière et une auxiliaire puéricultrice devant la justice

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Une infirmière et une auxiliaire puéricultrice, poursuivies pour homicide involontaire après le décès en janvier 2009 d'un nourrisson, connaîtront mardi le jugement du tribunal correctionnel de Versailles.

Une infirmière et une auxiliaire puéricultrice devant la justiceDébut janvier 2009, un bébé de 5 mois avait été transféré à l'hôpital Paris Necker-Enfants malades, où il était décédé à la suite d'un accident survenu à l'hôpital de pédiatrie et de rééducation de Bullion (Yvelines), le 1er janvier.

L'enfant était hospitalisé depuis septembre 2008 à l'hôpital de Bullion en attente d'une greffe intestinale.

Une information judiciaire contre X pour "homicide involontaire" avait été ouverte par le parquet de Versailles pour tenter d'éclaircir les circonstances du décès et les parents avaient porté plainte pour "non assistance à personne en danger".

L'affaire, qui survenait après d'autres cas de décès à l'hôpital liés à de présumées erreurs médicales, avait créé un vif émoi. Les parents, qui avaient déclaré à l'époque "ne pas en vouloir au personnel soignant", qui selon eux s'était "très bien occupé de (leur) fils pendant quatre mois", avaient été longuement reçus par le directeur de l'hôpital Bullion.

Une infirmière et une  auxiliaire puéricultrice ont été mises en cause dans cette affaire et ont comparu le 11 octobre devant le tribunal correctionnel de Versailles.

L'autopsie pratiquée sur le corps de Louis-Joseph avait confirmé que sa mort était liée à un surdosage de sa perfusion de nutrition parentérale. En 2009, le médecin inspecteur de la Ddass avait conclu à une double erreur : "l’auxiliaire de puériculture qui a réglé la nutripompe et l’infirmière qui n’a pas vu l’erreur et qui a validé la dose"

"Elles ont toujours été formelles et n'ont jamais varié dans leurs déclarations: elles ne se sont pas trompées", a déclaré à l'AFP leur avocate Me Pascale Pluchet-Balsan.

"Ce sont deux femmes sérieuses, elles ont fait leur travail en toute conscience", a-t-elle ajouté, précisant que l'expertise de la pompe à perfusion n'avait révélé aucun dysfonctionnement.

L'avocat des parents, Me Frédéric Champagne, a déploré que les deux femmes aient été "arc-boutées" au cours de leurs déclarations. "Elles prétendent qu'il n'y a pas eu de faute et elles expliquent que cela pouvait être un bug informatique. La famille aurait aimé entendre la reconnaissance d'une faute", a-t-il dit.

La procureure a requis contre l'infirmière trois ans de prison avec sursis et cinq ans d'interdiction d'exercer sa profession et contre l'aide-puéricultrice un an de prison avec sursis et deux ans d'interdiction professionnelle.

Rédaction ActuSoins, avec AFP

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Réactions

15 réponses pour “Une infirmière et une auxiliaire puéricultrice devant la justice”

  1. Norbert dit :

    Pas de polémique, par pitié, merci

  2. Norbert dit :

    Je regrette les conséquences dramatiques de cette situation. Je ne prendrai pas parti car je ne connais par l’affaire. Mais pour l’infirmière concernée, je lui conseillerai de s’inscrire, au plus tôt, au tableau de l’ordre des infirmiers. Par expérience personnelle, le président du tribunal, le procureur, le juge instructeur voire les parties civiles font valoir la loi. Et il serait dommage, si cette IDE, même relaxée, est une charge suppléméntaire : « Exercice illégale de la profession d’infirmière ». je ne fais pas de prosélytisme sur l’Ordre des Infirmiers, mais c’est une procédure juridique menée par des hommes de loi qui sont là pour faire appliquer la loi. Il vaut mieux que cette IDE soit prévenue.

  3. audréna dit :

    parentérale c’est perfusion non ?, LOL

  4. Jean-Marc dit :

    Problème technique ou pas ? L’erreur est humaine… dans les services lourds la vigilance est mise rudement à l’epreuve…

    Dans ce service et dans de nombreux autres structures de soins , les glissements de taches sont nombreux (l’aide-soignant se sentant valorisé parce qu’il fait l’injection d’anticoagulant parfois un « peu » trop profonde au mauvais endroit : avec les conséquences que cela suppose… je vous laisse appréhender les autres cas :
    – l’infirmier un peu « agée » laisse lire l’ampoule du traitement à sa collègue aide-soignante,
    – l’intérimaire ne connait pas les pompes parentérale, a morphine, à insuline …
    – malgré une formation « chrono » de quelques heures et un beau manuel :
    un usage rare(le principe : si l’on vous demande de programmer l’enregistrement d’une émission de télévision sur votre magnétoscope saurez vous le faire dans les 30 secondes) ,
    – des équipes de jour pose un matériel, la nuit l’infirmière se retrouve seule devant cet appareil qui témoigne d’une bulle d’air, ou d’un etat de pile faible, d’une chute du matériel,…)
    A travers ces illustrations se pose la question
    – d’une assistance hotline ( trop couteuse?)
    – de l’impérieuse nécessité de mettre en place de mode d’emploi virtuel,
    – de programmation hardware [vitesse /poids /kilo/produits(traitements)…]
    – d’une orientation d’optimisation numérique de la structure de santé( hopital numérique « vrai ») de la programmation assistée via les systèmes d’information…
    A ce titre, ce lien témoigne dramatiquement de l’insuffisance des developpements des systèmes d’informations pervasifs et particulièrement dans ce cas du manque d’agrégation des données sécurisant les soins.
    En effet comment ne pas s’etonner en ce 21ieme siècle qu’un debit trop important d’un perfusat ne soit pas transmis au système d’information qui assurerait la veille et l’alerte ?
    pourtant à l’instar de ce que propose capsule technologie des solutions existent, nonobstant les systèmes d’informations sont à la traine… évitement iatrogénique, epidémiologie, facturation, e-procurement automatique, transmission semi-automatique /tracabilité/validation/des soins
    En France cela risque de durer encore longtemps … un responsable d’une agence nationale n’a pas manqué de me dire que j’étais trop expert… devons-nous developper ailleurs et nous contenter de 10 000 décès d’erreur iatrogénique (voir 24000 officieux) et 130 000 journées d’hospitalisations.
    En lien avec le developpement de la numérisation des soins : Laisser des filières, de nouveaux metiers se developper ailleurs ? puis importer par exemple des USA (ou new zélande) cette prochaine prise en charge cohérente/ optimisée du patient versus 21 ieme siècle ?

  5. Tttom dit :

    Juste pour préciser un truc. On dit auxiliaire de puériculture pas auxiliaire puéricultrice.

  6. Corinne dit :

    je rejoins Pierre …. « parentérale » /  » nutripompe » ????

  7. Alé dit :

    bien d’accord avec toi , Emmanuelle!

  8. Nurten dit :

    personne n’est à l’abri malheureusement !!! ça fait flipper…

  9. Emmanuelle dit :

    oui tres triste affaire helas qui cette fois ci s’est soldée par le deces d’un enfant, mais quand on voit les conditions de travail souvent en sous effectif faire toujours plus avec toujours moins de moyens etc et comme le dit delphine verifier les prescritions ou helas les erreurs de dosages et autres ne sont pas rares surtout quand on a affaire a un interne qui n’a pas l’habitude auxc enfants ce fameux semestre obligatoire en pediatrie alors si on ne fais pas attention et souvent les jeunes infirmieres dont s’est le premier poste n’ont pas specialement la notiond es doses pour les enfants moi j’en ai vu plusieurs fois des erreurs qui jheureusement n’ont jamais eu de fin tragique

  10. Danny dit :

    Situation compliquée pour tout le monde….

  11. Marnia dit :

    je compatis pour les deux parties sans vouloir choquer personne. cette affaire m’attriste.

  12. Delphine dit :

    ok c’est horrible pour les 2 parties!!!Pourrait on prendre en compte le manque de personnel,les erreurs de prescription médical que nous faisons remarquer aux médecin avant de les appliquer,le « surbouquage »des horaires,et le stress permanent que nous vivons quotidiennement…..!!!!

  13. Pierre dit :

    Nutripompe/nutrition parentérale : quelque chose m’échappe …

  14. Aleks dit :

    Ça soulève aussi le problème des dépassements de compétences en établissements de soins.

  15. Coralie dit :

    qui a torr qui a pas torr ça faut être sur place pour juger.

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