2e volet de la stratégie nationale d’amélioration de la qualité de vie au travail des soignants : les libéraux

Hôpital et Ehpad : une “réelle souffrance” des soignants liée aux effectifs

La fédération CFDT Santé Sociaux a publié hier les résultats d’une enquête en ligne sur les effectifs réels dans les établissements de santé et les Ehpad, dans le cadre des travaux européens sur la dotation de personnel. Si l’objectif était notamment de déterminer le nombre moyen de patients dont chaque infirmière ou aide-soignant s’occupe durant la journée ainsi que les dépassements horaires effectués, le rapport montre une “réelle souffrance” des personnels soignants en lien avec l’insuffisance des effectifs.

 

En Ehpad, les infirmiers sont morcelées sur les unités : une infirmière pour 50 résidents de jour et 1 infirmier pour 165 résidents la nuit, de nombreux agents ASH (Agent des services hospitaliers) faisant fonction d’AS (aide-soignant) “, “Je travaille en maternité de nuit : une seule auxiliaire de puer pour un service plein, ce n’est pas rassurant d’être seule. 19 lits adultes mais autant voire plus pour les bébés et seule pour gérer tout le monde“,  “Rappels incessants sur repos, impossibilité de prendre ses RTT car les collègues tombent comme des mouches les unes après les autres. SVP, avoir nos repos et ne plus être obligées de revenir pour remplacer les arrêts“… Les témoignages recueillis par centaines par la CFDT sont des messages de détresse. Les soignants sont fatigués. Ils évoquent des “journées à courir…moins de relationnel pour la paperasse, le sentiment de ne pas faire leur travail correctement et toujours dans le stress“.

En cause : les effectifs…

Les réponses montrent que globalement, sur l’ensemble des services, on compte un peu plus de 6 soignants pour 38 patients le matin et 5 l’après-midi en moyenne. L’enquête recense une infirmière pour 22 patients le matin et pour 25 patients l’après-midi (c’est une moyenne effectuée sur les Centres-hospitaliers mais aussi les Ehpad et les maisons de retraite). 

Dans les services prenant en charge des personnes âgées, ces chiffres atteignent une infirmière pour 33 patients le matin et pour 38 patients l’après-midi (avec des pics à 51 patients en Ehpad) et une aide-soignante pour 10 patients le matin et pour 14 patients l’après-midi. 

Au regard des résultats de cette enquête, les ratios de personnel semblent nettement inférieurs en France à ceux qui d’autres pays, notamment ceux qui ont légiféré“, explique la CFDT. Concernant les normes obligatoires en taux de personnel qui seraient fixées par la loi, les avis semblent partagés. Les professionnels, dans l’enquête, expriment un besoin d’élaboration de normes mais disent aussi qu’elles doivent être établies au plus près du lieu de travail. 

… et le dépassement du temps de travail

Plus d’un tiers (34,6%) des répondants ont indiqué avoir travaillé plus longtemps que la durée prévue, en particulier les infirmières et les puéricultrices. Dans 85% des cas, il s’agit de moins d’une heure supplémentaire sur la journée. La CFDT déplore que 45% des soignants concernés indiquent que ce temps ne sera ni payé ni récupéré et estime que cela peut contribuer au sentiment de non-reconnaissance. 

Le temps supplémentaire vise à réaliser des transmissions (45%), achever les soins en cours (30%), réaliser des tâches administratives (15%) ou pour s’occuper d’un patient en fin de service (8%). 

Les personnels n’hésitent pas à faire du temps supplémentaire pour les transmissions orales qui concourent à la qualité des soins. Or, le temps destiné aux transmissions est réduit depuis les 35 heures et le turn-over des patients est plus important, en lien avec la diminution de la durée moyenne de séjour (DMS). Le contenu des transmissions orales est peut-être à questionner“, constate la CFDT. 

L’enquête a recensé 1482 professionnels (sur 2587 participants) ayant des heures à récupérer à hauteur de 68 heures en moyenne. 

La CFDT demande des investissements dans la santé

Pour la CFDT Santé Sociaux, des investissements dans la santé et le bien-être social seraient “essentiels pour la croissance économique et doivent constituer un élément clé des stratégies nationales de développement au service de l’éducation, de la prévention et de l’emploi“.

Les témoignages des professionnels montrent une réelle souffrance que les pouvoirs publics ne peuvent ignorer“. Pour le syndicat, la question des effectifs serait un des leviers qui doit permettre une amélioration des conditions de travail

Rédaction ActuSoins

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44 réactions

  1. ET pas de ratio ide/ patient ca n’existe qu’en libéral cette notion de quota. Preuve qu’on profite bien eT qu’on presse comme un citron les ide en structure jusqu’à l’épuisement professionnel!… une honte…

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  2. Les effectifs doivent dépendre du GIR de l établissement une personne en GIR 1 a besoin de temps et ce temps est nécessaire

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  4. Pauline Delbreuve

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  5. ???? ne m’oublie pas

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  6. Je vais me rêver le saut de vin je te le dis 🙂

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  7. Je te comprends tellement..
    Jeudi on va souffrir ensemble en mode desperate ???

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  8. Oui je suis en souffrance

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  9. Ingrid PB oui fins ya longtemp déja que il aurais du en parler fin bon vos mieux tard que jamais comme on dit

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  10. Oui mais on en parle enfin!!!!!

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