Dans la nuit du lundi 11 au mardi 12 mars, l’Assemblée nationale a adopté à l’unanimité une proposition de loi visant à moderniser et renforcer le rôle des infirmiers en France. Ce texte, porté par la députée Nicole Dubré-Chirat (Renaissance), entend reconnaître les compétences élargies des infirmiers et leur permettre de mieux répondre aux besoins de santé publique.
De nouvelles missions et un rôle renforcé
L’article 1er de cette proposition de loi définit officiellement cinq missions fondamentales pour les infirmiers :
- La réalisation des soins infirmiers curatifs, palliatifs et de surveillance clinique,
- Le suivi du parcours de soins des patients et leur orientation,
- La prévention, notamment par le biais du dépistage et de l’éducation à la santé,
- La participation à la formation des futurs infirmiers et autres professionnels de santé,
- La recherche en soins infirmiers.
Lors des débats, les députés ont ajouté deux nouvelles dimensions : les soins relationnels et la conciliation médicamenteuse, soulignant l’importance du lien entre soignants et patients.
Une reconnaissance de la consultation infirmière
L’un des volets les plus attendus de cette loi est l’introduction de la notion de “consultation infirmière”, permettant aux infirmiers d’effectuer des diagnostics et d’adapter les parcours de soins en fonction des besoins des patients. Jusqu’ici, ces actes étaient majoritairement réservés aux médecins.
Un droit de prescription élargi
Autre avancée majeure : la loi octroie aux infirmiers la possibilité de prescrire certains dispositifs et médicaments, dans une liste définie par arrêté ministériel et mise à jour tous les trois ans. Cette mesure vise à désengorger les cabinets médicaux et à améliorer l’accès aux soins, notamment dans les zones touchées par la pénurie de médecins.
Une réforme attendue par la profession
Les organisations professionnelles d’infirmiers saluent cette évolution, qui reconnaît enfin le rôle crucial qu’ils jouent dans le système de santé. Cependant, certaines voix rappellent la nécessité d’une revalorisation salariale et d’une meilleure reconnaissance statutaire pour rendre la profession plus attractive.
La proposition de loi doit maintenant être examinée par le Sénat avant son adoption définitive.
https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/17/textes/l17b1029_texte-adopte-commission
