Espace Expert

Le médecin a le droit de prescrire un placebo d'un point de vue légal, cela se fait couramment (mais c'est une gélule spécifique et non du skénan vidé de sa poudre), même si cela est discutable d'un point de vue éthique. La question est dans ton cas de savoir si cette décision a été prise isolément par le médecin ou discutée en équipe, et a un sens pour la prise en charge du patient. La douleur a-t-elle été prise en compte? Quelle est la peur du médecin vis à vis du skénan (dépression respiratoire, globe, désorientation...)? Tout cela se discute en équipe de mon point de vue et cette décision (donner ou ne pas donner le placebo d'ailleurs) ne peut être prise par une personne isolée.

Sans savoir le contexte dans lequel la prescription a ete faite c difficile de répondre. Sur quels elements le medecin se base pour prescrire du sucre a la place du skénan.
C est une douleur morale ou physique ? S il s agit d une douleur physique evaluée comme telle bien sur que j aurai refuse de donner du sucre...

Je suis d'accord avec Maria, sans connaitre le contexte difficil de te répondre.
Cela dit (et ce sans jugement) il y a des douleurs qui relève davantage du "psychique" et pour celles-ci (au risque de te choquer) il m'ai déjà arriver de donner des placebo avec des résultats surprénants !
Je ne vois pas l'interet de donner des médicaments si cela n'est pas nécessaire ; mais attention je ne suis pas non plus partisane du "c'est dans votre tête... respirez ça va passer".
Le plus souvent je me bats pour obtenir davantage d'antalgique pour mes patients.
Mais j'ai déjà donné des placébo...avec ou sans prescription écrite (les médecins ont souvent du mal à écrire placébo)
Souvent cette douleur exprime plus de l'angoisse, du stress,... une bonne écoute du patient et des explications adaptées peuvent suffire ; mais quelque fois il faut l'accompagner d'un placebo.
Pour d'autre cela relève "d'un geste reflexe" (comme pour un fumeur et sa clope)et là... la discussion est toujours bonne à prendre ; mais forcément elle ne suffit jamais.
Mes règles :
_Toujours refuser de donner un placebo, si je ne pense pas qu'il soit utile (et ce même si le chef à décidé),
_Si le placébo n'agit pas dans les 5 min (à 10 min grand max, car je sais que nous ne sommes pas toujours maitre de notre temps) j'accepte mon erreur de jugement et je donne DE SUITE un antalgique adapté.
(En plus de 6 ans, cela ne m'est arrivé qu'une seule fois de donner un placébo à tord...)
_Le placebo n'est pas la réponse à tout.
_Cela demande toujours une écoute supplémentaire (on ne balance pas un placébo et on ferme la porte)

Ce qui m'étonnes c'est que la seule question à se poser est
-Qu'est ce qui est prescrit?

Si il prescrit du skenan mais qu'il te dit à l'oral de mettre du sucre. Si tu le fais tu es en faute.
Si il te prescrit du placebo... et que tu donnes un skenan tu es en faute aussi.

Je pense qu'il ne faut pas confondre le moment de la discussion en équipe sur les options thérapeutiques et le moment de l'application de ces options.
il y a un temps pour tout , un pour discuter et un pour agir. ce qui me choquerait c'est que chacun fasse comme ça lui "passe par la tête" ou au "niveau de sa conscience"... Et laisser le patient avoir son traitement par à coups...Au petit bonheur la chance...

Cordialement
YF