“Ce sont les seules élections infirmières regroupant tous les modes d’exercice : secteur public, secteur privé et libéral“, explique Adrien de Casablanca, pour l’Ordre des Infirmiers.
“Des enjeux majeurs se présentent devant nous : lutte contre les violences quotidiennes, conditions d’exercice, valorisation de nos compétences, développement de l’e-santé… A travers ces élections, l’ensemble de la profession s’apprête à choisir les représentants qui auront pour mission de défendre et conseiller leurs pairs sur leurs territoires respectifs, mais aussi de porter la voix des infirmiers sur toutes les grandes questions de santé“, rappelle Didier Borniche, Président de l’Ordre des infirmiers.
Conseiller et défendre la profession
Dans le département où ils exercent, les infirmiers élisent des conseillers départementaux représentant de leur collège d’exercice. “Pour respecter l’égalité homme/femme, les élections ont lieu par binômes comprenant un membre de chaque sexe“, explique l’ONI dans un communiqué.
Mais quel est le rôle d’un conseiller ordinal exactement? “Le conseiller ordinal est d’abord un interlocuteur clé auprès de ses pairs. Il conseille les infirmiers sur les questions d’éthique ou d’exercice professionnel et intervient dans le réglement des litiges à l’amiable“, souligne l’ONI.
Le conseiller ordinal a aussi pour mission de contribuer à la défense et à l’évolution de la profession et du statut infirmier. Il doit faire valoir le point de vue infirmier aux autres acteurs du système de soins et prendre part aux échanges et au travail collectif visant à l’élaboration des positions de l’Ordre.
La durée d’un mandat d’un conseiller ordinal est de 6 ans. 358 représentants titulaires (et autant de suppléants) sont à élire dans 56 départements et inter-départements.
Une défiance vis-à-vis de l’Ordre
Cette élection intervient alors que seuls 220 000 infirmiers sont appelés à voter. Il s’agit des infirmiers inscrits à l’Ordre avant le 29 avril 2017. En France, selon un portrait établi par la Drees, près de 640 000 infirmiers en activité étaient recensés en 2016. Or, l’inscription à l’ONI est obligatoire pour les professionnels, qu’ils soient salariés ou libéraux. Plus de 400 000 ne sont pas à jour d’une inscription obligatoire donc.
Négligence ou défiance? Certains infirmiers ne semblent pas informés de cette obligation. Dans une décision de référé datée de mars 2017, le Conseil d’Etat a demandé au ministère de la Santé de préparer un projet de décret afin que cette inscription à l’Ordre devienne automatique.
De nombreuses organisations infirmières soutiennent l’ONI. Citons notamment l’ANPDE, l’UNAIBODE, l’ANFIIDE, la FNESI, la FNI, le Sniil…
Parallèlement, une intersyndicale composée des branches santé des centrales CFDT CGT, FO, Sud, CFTC, Unsa et SNICS revendique régulièrement l’abrogation de l’Ordre National des Infirmiers.
M.S