Mobilisation infirmière du 20 novembre 2018 : au-delà du plan de santé, ce sont les conditions de travail dégradées qui sont dénoncées
En petits comités de dizaines ou parfois centaines de personnes, les infirmiers se sont rassemblés devant les Préfectures dans une vingtaine de villes en France. Alors que l’intention initiale était de montrer un mécontentement suite à l’annonce du Plan “Ma santé 2022”, trop “médico-centré” selon les organisations professionnelles représentatives, c’est la colère liée aux conditions de travail qui se dégradent de jour en jour pour les soignants depuis plusieurs années, qui était finalement plus que palpable dans la foule.
Malgré la pluie battante, deux cents infirmiers libéraux et salariés se sont mobilisés à Marseille mardi 20 novembre devant la Préfecture, à l’appel de 16 organisations professionnelles. Leur souhait ? Rencontrer le préfet pour lui remettre une motion nationale à remonter au président de la République.
Ils ont dénoncé entre autres, le plan « Ma santé 2022 » qui, selon eux, est trop « médico-centré » et ne prend pas suffisamment en compte les infirmiers.
Ce qui a mis le feu aux poudres? La création du nouveau métier d’Assistant médical, destiné à décharger les médecins. A mi-chemin entre les secrétaires et les aides-soignantes, les assistants médicaux s’occuperont des tâches non médicales actuellement effectuées pendant le temps médical (déshabillage du patient, informations sociales…)
« On va dépenser 200 millions pour aider les médecins libéraux qui peuvent se payer une secrétaire, alors que l’on demande depuis des années un meilleur budget dans les hôpitaux pour avoir des conditions de travail dignes pour mieux soigner nos patients », s’exclame un manifestant.
Presque toutes les organisations représentatives de la profession étaient présentes.
« Nous sommes méprisés, nous devons travailler 70 heures par semaine pour vivre correctement car nos soins ne nous rapportent même pas un Smic horaire et on fait ce cadeau aux médecins ! », s’offusque une infirmière libérale.
« Manque de cohérence », « argent jeté par les fenêtres pour des prises en charge par des SSIAD et des HAD alors que les IDEL, pour un moindre coût pourraient s’en charger »… La diminution des durées moyennes de séjours à l’hôpital et le virage ambulatoire, devraient, selon les organisations libérales, inciter les décideurs à modifier leurs stratégies, mais aussi à réviser et à revaloriser la NGAP.
Ce plan est considéré comme une incohérence pour le patient et le système de santé.
« Infirmières oubliées, Patients en danger »… «Infirmières en colère, on ne va pas se laisser faire », scande la foule.
« On veut voir le Préfet, car c’est Emmanuel Macron qui a annoncé ce plan méprisant. Le préfet représente le président de la République. C’est lui qui doit lui faire remonter notre colère »
Les professionnels dénoncent aussi et surtout leurs conditions de travail, qui se « dégradent, de jour en jour ».
« Si la profession est en danger, la population est en danger “
Le décret donnant des actes exclusifs aux IBODE tarde à voir son application pleine et entière dans les blocs.
Finalement une délégation a été reçue par le chef de cabinet du préfet.
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