Autres filières de soins : les passerelles pour les infirmiers

Nouvelles passerelles étudiantes infirmiers-médecins : des zones d’ombre persistent

En février 2016, Manuel Valls alors Premier ministre, annonçait le rapprochement des formations paramédicales, de l’université. C’est désormais chose faite puisqu’un arrêté du 24 mars 2017 publié au Journal officiel le 21 avril prévoit des modalités d’admission directe en deuxième ou troisième année des paramédicaux, aux études en santé.

Nouvelles passerelles étudiantes infirmiers médecins : des zones d'ombre persistentComment une infirmière peut devenir médecin ?

Les paramédicaux titulaires d’un diplôme sanctionnant au moins trois années d’études supérieures et justifiant de deux années d’expérience à temps plein, vont pouvoir intégrer des études en santé directement en deuxième ou troisième année, sans avoir à passer le concours de cette filière. L’arrêté répond « au besoin d’une diversification des profils des candidats accédant aux études médicales, odontologiques, pharmaceutiques et de sage-femme ».

Actuellement, en France, il existe déjà quelques facilités attribuées aux infirmiers qui veulent se reconvertir. Ainsi, pour les études communes de santé, sept universités (Aix-Marseille, Lille 2, Lyon 1, Lorraine, Paris 6, Toulouse 3, Rennes) disposent d’un numerus clausus spécifique aux paramédicaux. Pour être admis en première année d’études médicales, odontologiques, maïeutique ou pharmaceutique, ils doivent obtenir la moyenne au concours d’entrée et si nécessaire (selon le nombre d’inscrit et le nombre de places), être classé parmi les meilleurs paramédicaux. « Comme les universités sont autonomes, cette organisation était à leur discrétion, explique Martine Sommelette, présidente du Comité d’entente des formations infirmières et cadres (Cefiec). Désormais, avec cet arrêté, le dispositif est officiel et les universités vont devoir l’appliquer. »

>> LIRE AUSSI – Ifsi : le concours d’entrée infirmier supprimé dès 2019 >>

La sélection

Ce nouveau texte prévoit que les candidats déposent au plus tard le 31 mars de chaque année – donc à partir de 2018 –, auprès d’une unité de formation et de recherche médicale, odontologique, pharmaceutique ou d’une structure dispensant la formation de sage-femme, un dossier complet de candidature. Un arrêté des ministres chargés de l’enseignement supérieur et de la santé va fixer, annuellement, le nombre de places affecté en deuxième et en troisième année à chaque filière afin de les répartir entre ces centres d’examen. Après examen des dossiers de candidature, chaque jury retiendra un nombre de candidats au plus égal au double du nombre de places fixé, pour chaque filière pour chaque année. Ces candidats seront convoqués individuellement à un entretien avec le jury qui établira ensuite la liste des admis pour chacune des années et par filière et les répartira entre les établissements qui relèvent de sa compétence

Zones d’ombres

« Ceux qui souhaitent bénéficier du dispositif vont faire l’objet d’une sélection, indique Martine Sommelette. Cependant, l’ensemble des modalités ne sont pas définies dans l’arrêté, elles ne sont pas précises. Est-ce que les universités vont pouvoir définir elles-mêmes leurs critères de sélection ? »

Un numerus clausus va également être fixé tous les ans par université mais « est-ce que l’université va elle-même définir la proportion de places réservées aux paramédicaux et donc aux infirmiers », se questionne-t-elle. Le texte précise que les candidats ne pourront postuler que deux fois. « Que se passera-t-il alors pour quelqu’un ayant tenté la Paces, qui est reçu-collé, s’est donc réorienté vers des études paramédicales et qui souhaite de nouveau refaire des études de médecine, s’interroge-t-elle. N’aura-t-il plus qu’une seule chance ? » Selon Martine Sommelette, le texte manque de précisions, « mais cela semble être volontaire afin de laisser une possibilité d’interprétation et de la souplesse aux universités ». « Cependant, il ne faut pas voir les choses que négativement, conclut-elle. Cette mesure permet des passerelles et de ne pas être dans des filières tubulaires. »

Rédaction ActuSoins

 

Qu’en pensent les étudiants ?

La Fédération nationale des étudiant.e.s en soins infirmiers (Fnesi) estime que cet arrêté est un premier pas « vraiment très intéressant mais qui doit encore être développé et précisé », indique Clément Gautier, son président. Et d’expliquer : « Le contenu du texte est loin d’être idéal car il ne s’inscrit pas dans un schéma de poursuite d’études. » Pour la Fnesi, l’objectif serait d’avoir des modules d’enseignements communs avec les autres professions de santé afin de favoriser les passerelles entre les différentes filières paramédicales et médicales. « Il faut favoriser les réorientations afin de faciliter les parcours de formation des étudiants », précise-t-il. De même, la fédération souhaiterait que les modalités de sélection des différents dossiers soient précisées.

Restez connecté ! Installez l'application gratuite ActuSoins


0 0 votes
Évaluation de l'article
S’abonner
Notification pour
90 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Emilie Beck

Jérémy Rabouin

Aucun vote pour le moment.
Please wait...
Aurel Aurel

Josselin Lange

Aucun vote pour le moment.
Please wait...
Anne-Gaëlle Aglc

Pour Armonie le Cloerec

Aucun vote pour le moment.
Please wait...
Aurore Aurore

Kamisha Kczk

Aucun vote pour le moment.
Please wait...
yenamarre

le corps médical veut nous mettre les bâtons dans le roues et refuse l’intégration d’IDE en médecine

Aucun vote pour le moment.
Please wait...
yenamarre

En théorie, le décret propose effectivement une passerelle pour les paramédicaux notamment les IDE.
MALHEUREUSEMENT
Dans la pratique, le corps médical farouchement opposé au décret, car relevant d’après eux à une dévalorisation de la profession !!!!! privilégie les candidats aillant un niveau master, doctorat de filière qui n ont rien à voir avec le médical tel que ingénieurs en informatique école de commerce.préférant ces derniers aux infirmiers

Pour preuve l’an passé, seul 1 IADE est admissible pour une centaine de candidat

En gros, ce décret n’est que pure hypocrisie où alors il faudrait que soit imposer au jury un quota d’infirmiers issus du secteur général et pas seulement spécialisés

de plus pour l’instant je dis bien POUR L INSTANT, ce décret ne s’appliquerait qu’aux IDE issu de la formation LMD soit celle d’après 2009…

Aucun vote pour le moment.
Please wait...
Blandine Vincent

Tibo ça peut peut être t’intéresser

Aucun vote pour le moment.
Please wait...
Gaelle Blanquefort

Damien Blanquefort au cas où Adeline s ennuie

Aucun vote pour le moment.
Please wait...
Mélanie Crocq

Stéphanie Cervi

Aucun vote pour le moment.
Please wait...