Présidentielle : Quel hôpital pour demain?

Suicide d’une infirmière à Cochin (AP-HP)

L’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris a confirmé dans un communiqué, le suicide d’un de ses  agents dans la matinée du mardi 7 mars 2017. Malgré l’intervention des secours, la victime n’a pas pu être réanimée.

Suicide d'une infirmière à Cochin (AP-HP)Il s’agissait d’une infirmière qui ne travaillait plus dans un service de soins et qui était affectée au département de l’information médicale (DIM) de l’hôpital Cochin depuis six ans”  a précisé l’AP-HP, contacté dès la réception du communiqué. 

S’agissant d’un suicide sur le lieu de travail, les actions sont enclenchées pour en analyser les causes “en toute transparence dans le cadre du CHSCT de l’hôpital Cochin qui se réunit demain matin, et avec l’appui de la cellule d’analyses des suicides de l’AP-HP” a expliqué par ailleurs  l’AP-HP.

L’AP-HP prend très au sérieux ce nouvel événement tragique qui renforce sa détermination dans la prévention et la détection des risques psycho sociaux et l’amélioration des conditions de travail“, indique le communiqué. 

Ce drame survient dans un service dans lequel des difficultés fonctionnelles et relationnelles avaient été identifiées. Cela avait conduit à une enquête administrative menée par la DRH, à l’initiative de la direction du groupe hospitalier Paris Centre (dont dépend l’hôpital Cochin) et à une expertise du CHSCT.

La situation semblait moins aïgue. De premiers changements d’organisation avaient été mis en œuvre mais compte tenu de difficultés persistantes, il avait été décidé par le directeur du groupe hospitalier et le directeur général de procéder à un audit” explique l’AP-HP. La première réunion a eu lieu la semaine dernière.

L’ensemble de ces éléments permettra de déterminer l’existence de liens entre les difficultés relevées dans le service et ce drame.

Les conditions de travail en cause ? 

Ce suicide intervient le jour d’une mobilisation nationale des personnels hospitaliers, qui dénoncent leurs conditions de travail. En 2016, la profession infirmière a connu huit suicides. En 2017, déjà trois. 

Selon Olivier Youinou, secrétaire pour le syndicat Sud Santé pour l’AP-HP, interrogé par l’Express, l’infirmière, qui ne faisait plus partie d’un service de soins mais qui “codait des dossiers“, ne cessait de dénoncer ses conditions de travail. Après une longue période d’arrêt maladie, elle était revenue travailler la semaine dernière. Puis, il y a quelques jours, lors d’une réunion syndicale, elle aurait de nouveau dénoncé les conditions et la pression avec lesquelles elle devait travailler dans son service.

Ce département a fait l’objet d’une enquête du CHSCT [Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail], puis d’un audit d’une organisation extérieure” précise à L’Express Olivier Youinou, qui déplore un “suicide plus que symbolique“. “Certaines préconisations ont été énoncées, comme une réduction de la politique managériale accusée de maltraitance avec les agents, ou favoriser les départs des agents qui le demandaient, mais la direction n’en a pas tenu compte. Elle nie ses responsabilités“, regrette le délégué syndical.  

Rédaction ActuSoins

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Stéphanie Anne Galano

Desorganisation totale et style de management non adapté… Et ça continue…

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Mélissa Khodabukus

Encore une fois … Il serait peut être temps de réagir !!!

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Hélène March

3 ème suicide infirmier de l’année 2017. Et en plus le jour d’une mobilisation nationale des soignants…
Aimer son métier c’est beau, mais à quel prix.
Il faut que ça bouge !
3 ans de diplôme et déjà dégoûtée des conditions de travail…
Courage à la famille…

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Maryvonne Paris

jusqu’où çà ira-t-il ??? quelle tristesse !!!!

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Nathalie Ledet
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Corinne Brochard Montel

Combien en faudra t-il encore pour que nos politiques s’emparent enfin de ce malaise grandissant. Honte à eux

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Elizabeth Dubarry

Je demande un stage obligatoire à tous les critiques des fonctionnaires hospitaliers dans ces services de soins généraux d urgences de réanimation …de chirurgie…. de secteurs psychiatriques aigus….venez entendre et travailler 12h avec les histoires de vies, les pressions de ne pas se tromper d écouter, de transmettre …. et la violence ordinaire du drame permanent de certains patients malades et traumatisés !
Venez

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Corinne Douasbin

Infirmière dans un établissement nous subissons des fermetures de services depuis 18 ans et cela engendre une démotivation des personnels , une siouffrance au travail et voir des déprssions. la destruction de notre outil de travailest terrible pour moi et j’en souffre

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De Infirmier

Quel malheur pour sa famille.
Par contre la récupération du syndicat Sud Santé est toujours aussi nauséabonde.
J’espère juste pour eux qu’aucun soignant ne se suicidera pour avoir fait l’objet d’une procédure disciplinaire dans le cadre de l’enquête initié par des permanents du syndicat Sud Santé de Cochin auprès de l’inspecteur du travail zélé, d’ailleurs ils n’auront pas oublié de demander à être effacés de la liste des cumulards.
Vous Pouvez hurler sur les politiques vous n’êtes pas mieux.

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Marie Thérèse Durand

il faudra combien de morts pour que nos dirigeants comprennent, comment peuvent-ils dormir tranquille et se regarder dans la glace ???????????

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