Marisol Touraine : les voeux d’une militante

Dans ses voeux à la presse, la ministre de la Santé a rappelé les grands chantiers de 2014 et surtout pris une position ferme contre le projet de loi espagnol visant à restreindre fortement les possibilités d'IVG.

Marisol Touraine, le 21 janvier, interpellée sur l'accès à l'IVG, à l'Assemblée nationale

Nous ne saurons rien de plus sur la future loi sur la dépendance - renommée adaptation au vieillissement - ni sur celle concernant la stratégie nationale de santé, toutes deux prévues pour 2014.

La ministre de la Santé a en fait profité de l'occasion pour dénoncer fermement le projet de loi du espagnol limitant l'IVG qui, s'il devait être adopté, "renverrait les femmes à l'âge de pierre".

Marisol Touraine a appelé à "se mobiliser face à la régression envisagée en Espagne (..) pour faire en sorte que ce projet ne soit pas adopté".

Adopté fin décembre en Conseil des ministres, le texte espagnol vise à limiter le droit à l'avortement à quelques cas très précis : danger pour la vie ou la santé physique ou psychologique de la femme, viol ayant fait l'objet d'une plainte. Il devrait arriver au Parlement dans environ deux mois.

S'inquiétant des mouvements allant dans le sens d'une "régresion" dans plusieurs pays européens,Marisol Touraine espère que la campagne des européennes sera l'occasion de "faire progresser les droits de la femme". 

Elle a également exprimé sa "préoccupation" face à l'amendement d'une vingtaine de députés UMP au projet de loi égalité hommes-femmes, proposant la suppression du remboursement de l'IVG en France.

"Face à ces positions d'un autre temps, la gauche a une responsabilité qu'elle assume, ne jamais céder sur le terrain des droits. Je souhaiterais pour ma part que l'opposition en France se positionne à la fois sur la régression envisagée en Espagne et que le président de l'UMP  dise clairement si l'amendement présenté par des députés UMP engage le parti". "Et s'il n'engage pas le parti, comment peut-il laisser présenter de telles propositions ?", a-t-elle lancé.

Fin de vie : "l'immobilisme n'est pas une option"

Marisol Touraine s'est également exprimée sur le cas de Vincent Lambert et la décision  du tribunal de Châlons-en-Champagne (Marne) de s'opposer à l'euthanasie passive de ce tétraplégique en état de conscience minimale. Pour la ministre, il n'est pas question de prendre position sur ce sujet délicat où se heurtent juges et médecins, mais... Il semble que Marisol Touraine n'en pense pas moins.

Si la femme de Vincent Lambert décide de faire appel au Conseil d'Etat, le CHU de Reims (qui avait décidé l'arrêt de la nutrition et de l'hydratation du patient), "le CHU de Reims l'accompagnera".

La ministre de la Santé a réaffirmé que "la loi de 2005 ne répond pas à toutes les situations" et a promis un projet de loi pour l'été. "Nous devons faire évoluer la loi pour permettre à chacun de mieux mourir (...) L'immobilisme n'est pas une option".

Cyrienne Clerc

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