Les sages-femmes (toujours) en colère

Profitant de la Journée mondiale du 5 mai qui leur est consacrée, les sages-femmes ont manifesté à l'appel du Collectif des sages-femmes (*) pour la reconnaissance de leur profession. Le défilé qui s'est élancé de Denfert-Rochereau a réuni environ 2 000 manifestants selon le collectif. Certains d'entre eux ont bloqué la circulation ferroviaire à la gare Montparnasse dans l'après-midi. 

©ONSSF

Le lundi 5 mai était consacré "journée internationale des sages-femmes". Le collectif des sages-femmes appelait à un rassemblement à Paris à cette occasion. Le quatrième du genre depuis le début de la grève de la profession le 16 octobre 2013.

Autour de 700 mails de soutien à cette mobilisation, toujours selon les chiffres du collectif, ont par ailleurs été adressés à la DGOS par les sages-femmes qui n'avaient pas pu faire le déplacement à Paris.

Cette marche était motivée par les mêmes revendications qui animent le collectif depuis bientôt sept mois : reconnaissance des sages-femmes comme praticiens de premier recours ; mise en place d'une formation initiale universitaire et autonome pour la profession ; développement de la recherche en maïeutique...

Par ce rassemblement, le collectif entendait  "dénoncer la circulaire Touraine, parue en avril, qui n’apporte aucune réponse à la discrimination dont sont victimes les sages-femmes, seule profession médicale exclue des personnels médicaux hospitaliers", selon le collectif et exiger l'ouverture de négociations pour les sages-femmes territoriales et les sages-femmes du privé.

L'annonce début mars par la ministre des affaires sociales et de la santé Marisol Touraine de la création d'un statut médical spécifique pour les sages-femmes n'a pas convaincu celles qui réclament un statut de praticien hospitalier.

Cependant, la revendication du collectif à l'origine du mouvement – créer un statut identique à celui des médecins – ne fait pas l'unanimité, puisque l'intersyndicale de sages-femmes hospitalières (CGT, CFDT, FO, SUD, UNSA et UNSSF) s'oppose à la sortie de la fonction publique, synonyme pour elle de précarisation.

Révision des décrets de périnatalité

Dans un communiqué, le Collectif réclame également la révision des décrets de périnatalité "obsolètes et inadaptés à la taille et au fonctionnement des maternités actuelles".

Par ailleurs, le collectif a adressé un courrier sous la forme d'un acte de naissance assorti d'un bracelet de naissance nominatif à l'ensemble des parlementaires. "Il y eut un jour, votre premier jour, nous étions là", commence la lettre qui évoque les six mois de grève passées et les "jours de lutte" à venir faits "d'actions et de responsabilité".

Les sages-femmes réunies en AG, après la manifestation, ont voté la poursuite de la grève dans les maternités.

"Des réunions doivent avoir lieu mi mai avec la DGOS et le groupe de travail sur la place de la sage-femme dans le système de santé ainsi que fin mai sur la révision des décrets de périnatalité, les sages-femmes entendent maintenir la pression jusque-là", indique le collectif.

(*) ONSSF, CNSF, ANSFC, ANESF, CNEMa, CFTC santé sociaux.

Rédaction ActuSoins

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