Les labs et les salles de skills pour favoriser l’autonomie des étudiants en sciences infirmières

Lors du Salon infirmier le 19 mai, deux formateurs d’Instituts de formation sont intervenus pour présenter les avantages d’un lab et/ou salle de skills, mis disposition des étudiants en soins infirmiers pour parfaire leurs connaissances.

Les labs et les salles de skills pour favoriser l'autonomie des étudiants en sciences infirmières

© M.S / ActuSoins

L’Institut de formation en soins infirmiers (Ifsi) d’Haguenau (Grand-Est) et l’Institut de formation des professionnels de santé (IFPS) de Vannes (Bretagne), ont tous les deux mis en place en 2020, un lab à disposition des étudiants en soins infirmiers (ESI).

« Ce dispositif permet de créer de l’innovation facile à expérimenter par les étudiants, a expliqué Carine Fontaine, cadre de santé formatrice à l’IFPS de Vanne. L’objectif est de dédier une salle aux étudiants, afin qu’ils puissent développer leurs compétences en autonomie. »

Et d’ajouter : « Nous avions repéré leur besoin de réassurance dans leur pratique. Nous avons donc mis en place cette salle pour répondre à leurs attentes. »

Du matériel (dispositif de simulation, dispositifs médicaux) est mis à disposition des étudiants, qui peuvent travailler en groupe de huit à dix afin de s’entraîner dans un contexte proche de ce qui est utilisé dans les établissements de santé. Une manière de se projeter dans leur futur travail.

La salle d’exercice

Contrairement à une salle de travaux pratiques (TP), le lab ou la salle de skills est entièrement dédiée à l’autonomie dans la pratique.

L’Ifsi d’Haguenau propose toutefois « un créneau tutoré avec un formateur, présent selon les besoins des étudiants ou ceux identifiés par l’équipe pédagogique », a expliqué Luc Niess, cadre de santé, formateur à l’Ifsi.

A titre d’exemple, ils organisent parfois ateliers tutorés afin que les ESI s’entrainent à se positionner en tant que soignants vis-à-vis des patients. « Le reste du temps, ils travaillent entre pairs, c’est-à-dire entre eux ou avec un étudiant N+1 volontaire qui va les aider », a-t-il précisé.

Les étudiants peuvent s’entraîner à effectuer des soins qu’ils ont déjà appris au cours de leur cursus pour travailler la technicité des soins : prélèvements veineux, poses de voies veineuses périphériques, changements de canule. Les aides-soignants peuvent, quant à eux, s’entraîner à la mesure des paramètres vitaux ou encore de la glycémie capillaire. 

Le lab peut être utilisé avant les stages, pour permettre aux ESI de réviser les gestes techniques voire « pendant un stage, lorsqu’un étudiant a besoin de se réentraîner afin de respecter la règle du ″jamais la première fois sur un patient″, a complété Luc Niess. Enfin, nous y avons recours après les stages, en suivi pédagogique. »

A Haguenau comme à Vannes, les étudiants doivent réserver la salle, sur des créneaux dédiés pour en disposer. « L’étudiant qui réserve la salle en est le responsable et doit donc veiller au respect des locaux, à les rendre propres et utilisables pour le groupe suivant, a indiqué Carine Fontaine. Cela permet de le responsabiliser. »

Et d’ajouter : « J’implique également les étudiants dans la commande de matériels, à la tenue de la salle, car cela pourra leur servir lorsqu’ils seront en exercice. »

Les concepts pédagogiques de la pratique 

Cette possibilité offerte aux étudiants permet de répondre à la diversité de leur profil puisqu’ils ont des parcours, des vécus et des capacités d’apprentissages différents.

 Or, « l’enseignement commun ne permet pas toujours de faire face à cette diversité, a rappelé Carine Fontaine. Avec cette salle, nous pouvons personnaliser les parcours en proposant des outils supplémentaires afin de répondre à des besoins particuliers. »

Et Luc Niels de poursuivre : « Un autre concept intéressant est celui de l’apprentissage collectif et par les pairs, à la différence du TP où c’est le formateur qui apprend. Entre étudiants, ils vont reverbaliser ce qu’ils ont compris. La compréhension est plus forte lorsqu’il y a un échange avec des personnes de même niveau. »

Avec ses collègues de promotion, l’ESI se sent en sécurité émotionnelle, ce qui génère moins de stress, donc un meilleur apprentissage. Autre concept, la pédagogie active : l’étudiant n’est pas uniquement présent pour recevoir un enseignement mais aussi pour être actif dans son apprentissage.

A Vannes, 90 % des créneaux mis à disposition sont occupés. Un sondage a aussi révélé que 92 % des ESI sont satisfaits et 8 % très satisfaits de la salle, notamment du matériel de simulation, de la conception de l’espace pratique (car tout est modulable), de l’autonomie, et du fait d’être entre eux.

L’un des points d’attention des formateurs est toutefois de s’assurer que les étudiants ne se transmettent pas de mauvaises informations. « C’est aussi pour cette raison que nous développons les vidéos ou encore que des formateurs interviennent tout comme des N+1 », a assuré Luc Niels.   

Laure Martin

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