Nsuni Met, une infirmière cheffe de projet au siège de l’AP-HP

Nsuni Met, infirmière, est cheffe de projet au sein de la direction générale de l’AP-HP (Assistance publique-Hôpitaux de Paris). Elle accompagne les différents Centres hospitaliers de l’institution dans le déploiement des protocoles de coopération et de la pratique avancée infirmière. Avec, comme fil rouge, la valorisation des soignants.

Nsuni Met infirmière

Nsuni Met © Malika Surbled

Présenter Nsuni Met en une seule page n’est pas une mince affaire. Cette infirmière a bien plus d’une corde à son arc et il faudra forcément faire des choix. Soignante, cadre de santé, docteure en sciences de gestion et chercheuse, elle a aussi plusieurs casquettes professionnelles. Et ce qui ne facilite pas la tâche, c’est que sa bonne humeur et son enthousiasme semblent aussi débordants que son CV. Alors, par où commencer ?

« Peut-être déjà par mes missions actuelles », suggère-t-elle d’emblée en riant. C’est en effet plutôt logique. Car depuis quelques mois, Nsuni Met a une fonction assez singulière à l’AP-HP : avec l’aide des référents protocole de coopération des différents CHU, elle participe à l’évolution des métiers, des fonctions, des compétences et de la délégation de tâche. Elle se rend aussi beaucoup sur le terrain pour discuter projets avec les équipes soignantes. Sa mission première porte ainsi sur le déploiement de protocoles de coopération locaux ou sur l’adhésion à des protocoles nationaux déjà existants. « Je me mets au service des équipes. Par le conseil déjà car elles ont souvent des idées géniales mais ignorent si et comment elles peuvent adhérer ou créer un protocole, alors-même qu’elles ont en main tous les prérequis ». Une fois les conseils donnés et l’information délivrée, Nsuni Met aide à l’écriture du dossier puis s’occupe du process, jusqu’à l’autorisation de mise en œuvre. « Je m’occupe donc de l’intégralité du dossier, y compris pendant la phase de l’instruction, en collaboration avec la direction des affaires juridiques et la direction des ressources humaines », détaille-t-elle.

Actusoins magazine pour infirmière infirmier libéralCet article a été publié dans n°49 d'ActuSoins Magazine (juin-juillet-août 2023).

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Valoriser et fidéliser

Ce rôle d’aidante la réjouit. « Avant mon arrivée, huit protocoles locaux avaient été autorisés, depuis trois l’ont été et il y en a vingt-trois en cours d’écriture ! Tous les mois j’ai de nouvelles demandes : les équipes se sont saisies de cet outil et ont envie de le mettre en place. Je suis très contente qu’elles aient cette dynamique ! » Nsuni Met croit dur comme fer à l’attractivité et la fidélisation par la délégation de tâches et la montée en compétences. « Les protocoles de coopération sont des leviers stratégiques. Ce que l’on veut porter, c’est la valorisation : parce que les soignants ont des compétences et font de l’innovation via ces nouveaux protocoles, ils retrouvent du sens et ont envie de rester. Et parce que l’on innove, on peut faire venir de nouveaux professionnels », analyse-t-elle.

Ce cercle vertueux vaut aussi pour la pratique avancée infirmière qu’elle accompagne d’une autre façon. « Sur ce champ, je suis plutôt sur de l’observation et de l’analyse de l’activité des IPA. J’étudie par exemple comment ils interagissent avec leurs collaborateurs et quels sont les freins à leur intégration. L’idée et de renforcer la réflexion et d’accompagner les équipes pour une meilleure implantation des IPA. Je mène cette activité à l’AP-HP mais aussi sur le plan national car je fais partie d’une équipe de chercheurs qui travaille sur le sujet », précise Nsuni Met.

Modèle états-unien

À l’évocation de l’essor de la construction des sciences infirmières en France, Nsuni Met semble perplexe. « Je ne suis pas une militante du modèle québécois comme le sont la plupart de mes collègues qui, comme moi, ont envie de faire évoluer la profession ». Elle, milite plutôt pour le « modèle états-unien », davantage basé sur la diversité des profils. « De mon point de vue, l’évolution des infirmiers ne doit pas se faire uniquement via la filière des sciences infirmières comme beaucoup le souhaiteraient, même si cette filière est évidemment importante. Je pense qu’il faut garder une ouverture sur les autres disciplines, ouvrir les champs et moins se cristalliser sur ces sciences infirmières », poursuit-elle.

Pour Nsuni Met, un infirmier formé à la recherche, quelle que soit la discipline, est un infirmier valorisé qui a toute légitimité pour se positionner dans une équipe de recherche.  « Je le constate : quand je vois des collaborateurs médecins et que je leur parle de méthodologie, ce n’est pas la science infirmière qui est mise en avant, mais bien l’infirmière docteure qui a reçu une formation scientifique dans un domaine précis ». Nsuni Met estime ainsi que la bataille des sciences infirmières n’est pas forcément la bonne. Toutefois, elle considère qu’en matière de stratégie, les militants pour le développement de cette voie n’ont pas tort. « Mes collègues veulent valoriser la profession. Ça fonctionne et avec la création de la CNU infirmière depuis 2019, la voie s’est ouverte. C’est une bonne chose ».

Malika Surbled

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Nsuni Met en 7 dates :

2004 : diplôme d’État d’infirmière

2011 : cadre formatrice à l’IFSI de Bichat (AP-HP)

2016 : master en sciences de l’éducation

2018 : coordinatrice pédagogique à l’AP-HP

2020 : cadre expert, GHU Paris Seine Saint-Denis

2022 : cheffe de projet protocoles de coopération et pratique avancée AP-HP

2023 : doctorat en sciences de gestion.

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Réactions

1 réponse pour “Nsuni Met, une infirmière cheffe de projet au siège de l’AP-HP”

  1. MOMO dit :

    BRAVO
    C’est une première je te souhaite la réussite dans ton nouveau parcours
    et je serais très motivé de travailler avec toi
    pour une bonne coordination
    me*****@ho*****.fr

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