Le massage cardiaque plus efficace seul qu’associé au bouche à bouche

Une étude menée sur 5 années aux Etats Unis montre un taux de survie plus important pour les patients victimes d'un arrêt cardio respiratoire ayant bénéficié par un témoin non formé de compressions thoraciques seules, par rapport à ceux sur lesquels une alternance massage cardiaque - insufflations a été pratiquée. Des résultats qui confirment ce qui était pressenti depuis une dizaine d'année.

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Cette étude, publiée mercredi 6 octobre par le Journal of the American Medical Association (JAMA), porte sur 4415 patients ayant présenté un arrêt cardio respiratoire (ACR) en Arizona entre 2005 et 2009. 2900 (65,6%) n'ont bénéficié d'aucun geste, 666 (15,1%) ont reçu une RCP conventionnelle  et 849 (19,2%) des compressions thoraciques seules.

Le taux de survie à la sortie de l'hôpital a été de 5,2% pour ceux n'ayant pas bénéficié d'une RCP, de 7,8% chez ceux ayant eu une RCP conventionnelle et de 13,3% pour ceux à qui on a uniquement prodigué des compressions thoraciques.

Parallèlement, une campagne de communication encourageant les premiers témoins à réaliser des compressions thoraciques seules --plus pratique à enseigner, pratiquer et mémoriser -- a été largement diffusée en Arizona. Avec des résultats: En 2005, 28,2% des témoins pratiquaient une RCP, contre 39,9% en 2009. Le taux de survie des victimes d'ACR d'origine cardiaque s'est fortement accru sur la même période, passant de 3,7% en 2005 à 9,8% en 2009

Plusieurs hypothèses sont avancées par les auteurs pour expliquer cette supériorité du massage cardiaque externe seul. Ils citent notamment la détérioration quasi immédiate du flux sanguin lors d'une interruption des compressions pour pratiquer le bouche à bouche, la diminution du retour veineux lié à la ventilation en pression positive ou le temps beaucoup plus court nécessaires aux opérateurs téléphoniques pour expliquer et faire pratiquer au témoin les compressions thoracique plutôt que la RCP classique.

En France, l'alternance compressions thoraciques - insufflations reste de mise, tant en extra qu'en intra hospitalier. Les initiations réalisées à l'attention du grand public mettent toutefois de plus en plus l'accent sur l'importance d'un massage cardiaque externe continu, associé à l'utilisation précoce d'un défibrillateur automatique.

Pour aller plus loin:

Étude complète publiée sur le site du JAMA (en anglais)

Sébastien Bondi

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