L’association des Équipes de liaison et de soins en addictologie (ELSA) France a été créée en 2001. Une façon d’offrir un lieu commun aux membres des ELSA réparties sur l’ensemble du territoire depuis leur création en 1996. Le point avec Sylvie Ané, trésorière de l’association, infirmière pendant sept ans au sein de l’ELSA du Centre hospitalier intercommunal de Créteil (CHIC).
Chaque mois, ActuSoins présente une organisation en lien avec les infirmiers (voir encadré).
Pourquoi l’association ELSA France a-t-elle été créée ?
Elle a été fondée par un médecin addictologue afin de promouvoir l’addictologie hospitalière.
Les ELSA sont déployées dans les hôpitaux au sein desquels il n’y a pas nécessairement de services d’addictologie. Elles interviennent dans une démarche « d’aller vers » les patients hospitalisés, qui le sont pour une autre raison que leur addiction. L’intérêt des ELSA est de se rendre au lit des patients, d’aider les équipes à gérer des sevrages et des intoxications aiguës, et idéalement à faire entrer les patients dans un parcours de soins liés à leur addictologie.
Au sein des ELSA, les infirmiers jouent un rôle essentiel. Dans certaines équipes, notamment en province – ce n’est pas le cas à Paris –, il y a davantage d’Equivalent temps plein (ETP) infirmiers que médecins. Les paramédicaux sont en première ligne. De fait, même si l’association a été créée à l’initiative de médecins, rapidement, ils ont eu le souhait et la volonté d’inclure les infirmiers et de leur donner une place.
Aujourd’hui, au sein du bureau de l’association, nous sommes deux infirmières. L’association est force de propositions auprès des instances décisionnaires et des financeurs. Nous avons d’ailleurs un rapport d’activité à rendre tous les ans.
Quelle est la valeur ajoutée de l’association pour les infirmiers ?
Au sein de certaines équipes de liaison, il n’y a parfois qu’un seul infirmier. L’association est donc fondamentale afin qu’ils aient un lieu pour échanger sur les pratiques. C’est d’autant plus important que les ELSA ont la mission de prendre en charge des patients et d’introduire la culture de l’addictologie à l’hôpital car les professionnels de santé y sont très peu formés. Or, même si le Diplôme universitaire (DU) en addictologie est conseillé, les infirmiers des ELSA n’en sont pas tous titulaires. Il faut donc qu’ils puissent accéder à des informations sur l’addictologie et qu’ils aient des connaissances à jour, d’autant plus que la discipline évolue constamment.
Quelles sont les actions menées par l’association ?
Tous les deux ans, nous organisons une journée nationale. Pour cette occasion, nous créons un comité de pilotage afin de coordonner au mieux cette journée organisée autour d’un temps officiel, d’un temps de présentation de l’activité de l’association et d’un focus sur une thématique dédiée, qui portait en 2025 sur l’addiction chez les femmes. Il y avait autant d’infirmiers que de médecins réunis en présentiel (150 personnes) qu’en distanciel (200 personnes).
Autre projet très important pour l’association : notre plateforme de e-learning For-ELSA, sur laquelle nous partageons des modules sur des thématiques en lien avec l’addictologie, notamment sur la gestion des overdoses d’opiacés, la tabacologie, etc. Des groupes de travail se forment au sein de l’association, pour réfléchir sur des thématiques telles que le recours au protoxyde d’azote, la promotion de la santé, la dépendance et la douleur, et ainsi créer du contenu. L’objectif est de faire en sorte que les formations soient accessibles et pratico-pratiques. Il ne s’agit pas d’exposés scientifiques. Nous voulons que tous les membres des ELSA puissent les utiliser. Nous avons pu recruter une chargée de mission dédiée à ce projet, et nous disposons d’une convention avec l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), qui nous permet de bénéficier d’un temps d’ingénieur en e-learning, assuré par un infirmier de formation. Aujourd’hui, nous travaillons à l’obtention de la certification Qualiopi.
Le guide des Nouvelles substances psychoactives (NSP) est également accessible sur la plateforme. Nous avons obtenu un financement pour le transformer en application. Il est possible d’y mener des recherches en fonction d’un symptôme ou d’un nom de médicaments.
Enfin, nous avons créé une page Facebook, qui aujourd’hui rassemble 200 membres. Il s’agit d’un espace sans aucune autocensure strictement réservé aux infirmiers des ELSA. Elle a été créée pour permettre des échanges de pratiques, pour poser des questions, partager des articles, etc. Ce groupe est également très utile pour effectuer des mini-audits auprès des infirmiers membres des ELSA. Il s’agit d’un outil non négligeable.
Propos recueillis par Laure Martin
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