Un exemple simple d’acte « durable » : l’écrase-médicaments

Un exemple simple d’acte « durable » : l’écrase-médicaments

Les traitements sont emballés dans des petits sachets puis écrasés. L’objectif est double : éviter le rejet de résidus médicamenteux issus du lavage des mortiers et protéger les soignants des poudres inhalées lors de l’écrasement.

Un exemple simple d’acte « durable » : l’écrase-médicaments

Quel infirmier n’a jamais écrasé des comprimés au pilon dans un mortier en pierre, pour les administrer ensuite plus facilement à des personnes âgées, à des patients atteints de troubles de la déglutition ou encore à des patients porteurs d’une sonde gastrique ?

Cette méthode, simple et efficace, encore souvent pratiquée dans les services de gériatrie ou dans les EHPAD présente pourtant quelques inconvénients. « Déjà, parce que souvent, la totalité de la dose ne peut être administrée. Il y a toujours une petite quantité de poudre qui reste dans le mortier et qui est jetée ensuite. De plus, l’hygiène nécessaire à cette préparation est difficile à assurer », explique Catherine Taillefer, pharmacienne à l’hôpital de Tarascon.

« Puis, parce que ces petites quantités finissent dans le lavabo, lorsque les outils sont lavés. Cela contribue à la contamination des milieux aquatiques par des résidus médicamenteux. Enfin, parce que les soignants sont exposés aux poudres et les inhalent, ce qui est dangereux pour leur santé », ajoute la pharmacienne, à l’initiative de la mise en place des écrase-médicaments dans son établissement.

Comment ça marche ?

Les soignants déposent dans l’écrase-médicament le sachet qui contient le traitement du patient. Après l’administration, ce sachet est éliminé dans les DASRI, la bonne filière de tri. « C’est une procédure simple et peu coûteuse. Nous avons choisi des modèles facilement nettoyables et ne consommant pas d’énergie », explique la pharmacienne. Et de rappeler « l’écrasement des médicaments doit respecter les bonnes pratiques* et rester limité. Car, s’il existe des alternatives (patch, solution buvable, poudre à diluer…), mieux vaut les utiliser ».

* les formes galéniques à libération modifiée, les médicaments instables à la lumière ou à l’air, les principes actifs toxiques ou irritants ou à marge thérapeutique étroite, les excipients huileux ne peuvent pas être écrasés.

Malika Surbled

Article paru dans le dossier “développement durable” du  n°17 d’ActuSoins. Pour s’abonner au magazine ActuSoins (trimestriel), c’est ICI

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