Avec une formation initiale parfois jugée insuffisante et un tutorat tombant souvent à l’eau faute de budget, les infirmiers DE qui s’orientent vers la santé mentale se sentent souvent démunis en termes de connaissance et de pratique.
Une histoire pleine de rebondissements
Tout commence en 1992, avec la suppression du diplôme d’infirmier de secteur psychiatrique.
Trois années de formation professionnelle spécifique sont remplacées par trois années d’études en soins généraux, avec seulement quelques enseignements et quelques stages en psychiatrie. Un parcours unique aboutissant à un diplôme unique : le D.E.
Les infirmiers de secteur psychiatrique, alors dépourvus de leur reconnaissance, se sentent exclus et surtout incompris. « Nous étions traités d’incompétents par les nouveaux à qui l’on inculquait qu’ils savaient tout sur tout » explique Dominique Giffard, infirmier de secteur psychiatrique et créateur du site “psychiatrie infirmière“.
Puis, une dizaine d’années plus tard, après de nombreuses revendications, les jeunes DE ou les infirmiers novices en psychiatrie ont de nouveau à se former pour exercer. Dès 2003, une formation de consolidation et d’intégration des savoirs pour l’exercice infirmier en psychiatrie est mise en place. Tous les nouveaux venus en santé mentale sont inscrits obligatoirement à ces séances de stages théoriques.
Puis, un tutorat est instauré en 2006. « Une grosse somme d’argent public a été débloquée dans l’urgence pour que ces IDE soient encadrés, comme pour rattraper les erreurs du passé », souligne Dominique Giffard. « Cela a re-créé du lien entre le personnel et favorisé la transmission des savoirs. Malheureusement, après plusieurs années de mise en place, on se rend compte que certains centres de soins se sont trouvés dans l’impossibilité de le mettre en application, faute de budget ou de personnel», remarque-t-il.
De plus en plus de formations proposées et facultatives
En complément de la consolidation des savoirs, de formations courtes intra-hospitalières et du tutorat, il existe des formations qualifiantes type attestation ou Diplôme Universitaire pour les infirmiers qui souhaitent continuer à se former. Elles s’étalent sur quelques jours ou sur quelques mois et sont en général financées par le biais d’un DIF ou d’un plan formation.
Les infirmiers peuvent ainsi suivre un D.U de Soins en santé mentale à l’université Paris-Est, un D.U de psychothérapie institutionnelle à Paris Diderot ou à Lille, un D.E.S.U (Diplôme d’Etudes Supérieures d’Université) d’exercice des fonctions d’infirmier en psychiatrie et en santé mentale à l’université Paris 8-Vincennes.
Ces diplômes universitaires proposent la poursuite d’une réflexion dans le domaine de la psychiatrie. Par exemple, le D.U d’approfondissement clinique et psychopathologique de l’université Paris Diderot pour 2012/2013, se déroulera sur 320 heures, à raison de 3 jours par mois pendant 18 mois.
L’enseignement proposé se compose de cours magistraux, de conférences, d’ateliers pratiques et de groupes de réflexion. L’obtention de ce D.U. est conditionnée par un contrôle des connaissances à la mi-session sous forme écrite, la participation régulière aux enseignements ainsi que la soutenance d’un mémoire.
Malika Surbled
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psychiatrie ou soins généraux, la formation continue est une nécéssité pour se remettre en question et évoluer dans notre manière de soigner, d’être dans le soin, de faire le soin et vivre le soin ; la notion de “pour” ou “contre” est nulle en ce sens, si l’on veut “être” et “rester soignant”…
la psychiatrie est à mon sens une spécialité à part entière. Que l’on est à un moment un cursus commun ok mais pour les ide qui veulent vraiment travailler dans ce milieu il serait intéressant d’avoir une spécialisation
bien sur çà n’est pas le même métier!
quand on est psy on à tout un cursus pour obtenir le de pourquoi pas la même chose pour la psychiatrie je plains les infirmières qui arrivent dans les services
j’ais le DE commun et il me serre beaucoup après avoir travaillé en psy pour démarrer de la médecine des urgences et pour finir du long séjour des cas psy ils y en a partout c’est dommage cette réforme les étudiants ne savent pas reconnaîtrent ou parler à un malade psy
je suis ide en soins generaux(je n aime pas ce terme car je suis avant tout une infirmiere qui revendique la polyvalence et justement notre metier est suffisament vaste pour nous permettre de prendre soin dans n importe quel secteur au gre de nos souhaits. l important reste le respect de la personne soignee. Donc pas besoin de debat y a de la place pour toute les envies.
La polyvalence c’est bien certes mais y a des limites maintenant être un peu bon partout bof bof. Peut-être que des fois et dans certains domaines vaut mieux être excellent et spécialisé…
Et comme en plus il devient de plus en plus difficile d’obtenir des formations continues par gel de budgets…
quelle honte la formation unique mise en place en 1995 cette date est le début de la fin depuis cette date la formation d’infirmière n’a cessait de se dégrader pour aboutir à la misère que l’on constate aujourd’hui les grands penseurs de la profession ont complètement oublié ce dont avait besoin le terrain de professionnels
enfin un commentaire serieux. Evidemment en soins generaux, on prend en charge pour des pathologies aigue ou chronique des psys. et inversement, en psychiatrie, une partie des soins sont des traitements et soins de pathologie chronique (diabete, insuffusance cardiaque ou respi)…
on a obligation de se former don pas besoin de debat