Mise à jour (décembre 2020)
Parce que cette annonce ainsi que les communiqués de presse qui arrivaient à la rédaction paraissaient invraisemblables, ActuSoins s’est penché sur la question et a interrogé toutes les parties. Résultat : la DGOS a bien annoncé la possibilité de former certains AS en quinze jours dans le cadre de la crise sanitaire, mais il s’agissait d’un malentendu, d’une communication défaillante de sa part. Le projet qui a mis le feu aux poudres consiste plutôt, a précisé le ministère interrogé par ActuSoins, à cibler des « agents de service qualifiés en exercice dans les établissements qui font aujourd’hui déjà partie de la filière soignante », qui sont souvent « déjà amenés à travailler avec les aides-soignants et réaliser des tâches d’accompagnement aux soins », et à les « doter d’une formation courte sur les enseignements de base, notamment sur le vieillissement, pour pouvoir intervenir en soutien des aides-soignants sur le terrain dans un contexte d’urgence et de forte mobilisation des aides-soignants ». Il s’agirait donc d’aider les aides-soignants, et non de les remplacer.
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Pour lutter contre une seconde vague de la Covid 19 et trouver rapidement les renforts nécessaires à la prise en charge des patients, la DGOS a eu une idée qui est loin de faire l’unanimité : former des aides-soignants…en seulement quinze jours (au lieu de 10 mois en temps normal).
Ces derniers suivraient ainsi “des modules de formation très courts, et adaptés, pour avoir d’ici quinze jours des personnels habilités“, a expliqué Vanessa Fage-Morel, sous directrice des ressources humaines du système de santé à la DGOS (Direction générale de l’offre de soins), lors de la neuvième édition des rencontres RH de la santé, organisées en ligne par l’Association pour le développement des ressources humaines des établissements sanitaires et sociaux (Adrhess).
“Cette décision – dont l’application serait temporaire, ndlr – s’apparente à un véritable mépris du métier. Que font les aides-soignants au quotidien pour les réduire à une formation de quinze jours? “, s’insurge le Cefiec.
“Quels seraient les profils des candidats à cette formation? Comment pourraient-ils acquérir en si peu de temps les nécessaires notions d’hygiène hospitalière. Comment garantir la qualité, la sécurité des soins et la prise en charge des patients? Qui se chargerait de la formation de ces personnes qui seraient confrontés à des situations complexes ?“, poursuit le comité.
Le Cefiec dénonce le risque d’une profession au rabais et rappelle que depuis quatre ans, des travaux visant à la réingénierie de la formation d’aide-soignant se tiennent pour la “revaloriser“, afin de la rendre plus attractive et la “faire monter en compétences“.
“Quel message devons-nous retenir de ces travaux et de la place que nous souhaitons donner à ce métier dans notre système de santé si, in fine, nous laissons penser que le métier d’aide-soignant peut-être réalisé avec seulement quinze jours de formation?“, interroge-t-il encore.
A suivre de près…
Rédaction ActuSoins
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