Intervention poétique sur les murs des hôpitaux

Intervention poétique sur les murs des hôpitaux

Dans les couloirs du CHU La Timone à Marseille, de l’hôpital Robert Debré ou encore de l’hôpital Trousseau à Paris, il n’est pas rare de voir des murs recouverts de fresques. Un lapin par-ci, une fleur par-là, un oiseau. Beaucoup de douceur et de poésie. Ce sont les œuvres du duo artistique, Mel et Kio, respectivement plasticien et poète, qui depuis 12 ans, expriment leur art sur les murs des salles d’attentes et des longs couloirs d’hôpitaux.
Clinique de l'Europe à Rouen, service radiologie.
Clinique de l’Europe à Rouen, service radiologie.

Leur rencontre a eu lieu il y a 12 ans autour d’un projet artistique. « J’avais écrit un livre poétique et je cherchais un illustrateur », raconte Kio.

Mais Mel a l’habitude de travailler sur des grandes toiles. « C’est donc autour de ce défi, de ce travail que je lui ai proposé de réaliser sur un petit format, que notre rencontre s’est faite », ajoute-t-elle.

A l’issue de ce projet, ils souhaitent mêler leurs univers, mais « Mel s’est rendu compte qu’il préférait déployer sa créativité sur grand format », précise Kio. Il lui propose alors de travailler des œuvres monumentales en associant le texte et le dessin.

Très vite, le duo se structure en entreprise et démarche le Salon Maison et Objet où sont présents architectes et prescripteurs. La machine se met en route.

Réanimation CHU Robert Debré Paris
Réanimation CHU Robert Debré Paris

« Tout de suite, des grands noms ont fait appel à nous, ce qui nous a donné une sorte de caution et nous a permis de démarrer assez fort », reconnait Kio. De deux, l’équipe s’agrandit et ils sont aujourd’hui onze à travailler dans leurs ateliers dans le Marais à Paris et en Normandie.

 Décentrer la douleur

« Dès le début de notre duo, nous avons travaillé avec l’univers médical, souligne Kio. Je pense que c’est lié à notre univers artistique. Nous travaillons beaucoup sur notre signature poétique. Notre problématique plastique tourne autour de l’intimité, et je pense c’est pour cette raison que les hôpitaux mais aussi les professionnels libéraux, viennent nous chercher. »

La proposition artistique, qui associe textes et dessins, est narrative, les artistes racontent généralement une histoire, car « accrocher son regard sur une histoire permet de décentrer la douleur, c’est un bon moyen pour s’évader », estime Kio.

Les créations graphiques et poétiques de Mel et Kio sont proposées dans les magasins en collection en série sous forme de vinyles – communément appelés stickers.

Hopital La Timone Enfant à Marseille, service oncologie
Hopital La Timone Enfant à Marseille, service oncologie

« Certains de nos projets au sein des hôpitaux sont retravaillés à partir des stickers, explique Kio. Mais nous offrons également une approche exclusive sur mesure. »

Pour ce type de commande, l’équipe se déplace et « nous réfléchissons ensemble, avec l’équipe de l’hôpital, aux endroits qui nous paraissent opportuns pour réaliser les fresques, et la décision est toujours collégiale avec un représentant des soignants et des cadres. »

Les artistes peuvent alors s’amuser dans les différentes espaces de l’hôpital comme les salles de soin, les chambres ou encore les espaces de circulation. Végétal, légèreté, souffle, respiration, les lieux racontent ainsi autre chose que la maladie.

 Laure Martin

Pour plus d’informations : http://www.lepredeau.com/

 


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