
“Nous ne sommes pas réunis pour faire un bilan, mais un point d’étape », a prévenu le Pr Yves Lévy, président-directeur général de l’INSERM qui a rappelé que l’épidémie est toujours en cours. Elle est même « entrée dans une phase vicieuse » a expliqué le Dr Sylvie Briand, directeur du Département Pandémies et épidémies de l’OMS. « Je suis très inquiète des chaînes de transmissions non identifiées en Guinée : des nouvelles vagues de transmissions sont possibles ».
L’épidémie d’Ebola, qui a frappé l’Afrique de l’Ouest, a touché plus de 27 000 personnes et fait plus de 11 000 victimes. Lors de la conférence, Sylvie Briand, représentante de l’OMS, a expliqué que les systèmes de surveillance actuels ne permettaient pas de détection précoce, élément clef pour “contenir une épidémie“.
Renforcer les systèmes sanitaires
Un projet “RIPOST” piloté par l’Union Européenne et auquel participent plusieurs organismes français vise à créer un système d’information, de surveillance et d’alerte en Afrique de l’Ouest. Il ne s’agira pas de construire un réseau de laboratoires de diagnostic, mais d’épidémiologistes.
Cette mesure contribuera au renforcement des systèmes sanitaires dans ces pays. “Il est désormais nécessaire de former et rémunérer des professionnels de santé, piliers des systèmes sanitaires et premières victimes de l’épidémie” a pointé Sylvie Briand.
Des progrès dans le dépistage
Un test de diagnostic rapide de l’infection a aussi été présenté lors de la conférence, par des chercheurs de l’institut Pasteur de Dakar. Le test en lui-même nécessite entre 10 et 15 minutes pour être réalisé. Si le biologiste travaille à partir d’écouvillons naseaux, il doit procéder à une étape préalable d’extraction de l’ARN viral qui peut prendre entre une demi-heure et une heure en fonction de son expérience. « Nous avons surtout travaillé sur les prélèvements rhino-pharyngés suite à une demande du gouvernement Guinéen », a expliqué le Dr Sall,directeur scientifique de l’Institut Pasteur de Dakar.
Les autorités souhaitaient en effet trouver une réponse au dilemme que posent les enterrements des nombreux cas suspects, tiraillées entre des familles qui veulent disposer rapidement des corps et la nécessité de vérifier si le patient décédé était bien infecté par le virus Ebola. Une prise de sang sur un patient décédé suite à une possible infection par le virus Ebola est en effet périlleuse car elle n’est possible qu’en intracardiaque, ce qui expose à un risque de contamination.
Le test peut également être utilisé dans un centre de traitement afin de trier les patients.
Rédaction ActuSoins (avec APM et Le Quotidien du médecin)
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