Maltraitance : 2 aides-soignantes suspendues à l’EHPAD de Gisors

Maltraitance : 2 aides-soignantes suspendues à l’EHPAD de Gisors

Des personnes âgées hospitalisées dans le centre hospitalier de Gisors (Eure) ont été victimes de maltraitance de la part d’aides-soignantes, révèle Le Parisien/Aujourd’hui en France lundi.

Maltraitance : 2 aides-soignantes suspendues à l'EHPAD de GisorsLes faits signalés mi-mars dans l’unité de soins de longue durée de cet Ehpad (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) sont suffisamment inquiétants pour que le défenseur des droits, alerté, y ait missionnée quatre personnes en avril, précise le quotidien.

La ministre déléguée chargée des Personnes âgées, Michèle Delaunay a indiqué lundi sur LCI avoir “été avertie le 4 avril” de l’affaire: “aussitôt (…), j’ai demandé au défenseur des droits de se saisir de cette question”.

Décrivant des “images indignes, dégradantes, humiliantes de personnes âgées en établissement”, elle a estimé qu’il s’agissait d’un “cas isolé”. Mais “quand il y a maltraitance, n’ayons aucune complaisance”, a-t-elle ajouté.

Le quotidien national évoque lui des clichés “qui se regardent avec peine”, évoquant notamment celui d’un patient “très âgé.” “Il porte pour seul vêtement une couche contre les fuites urinaires et un soutien-gorge rembourré.” 

L’agence régionale de santé (ARS) a été saisie et une enquête de gendarmerie est en cours, selon un communiqué du ministère délégué chargé des Personnes âgées et de l’Autonomie.

Une équipe longtemps en “totale autarcie”

En mars, un proche d’une des aides-soignantes en cause dans cette histoire alerte la direction de l’hôpital. Sur place, les enquêteurs du défenseur retrouvent cinq photos de pensionnaires qui auraient prises fin 2009-début 2010, et qui sont attentatoires à la dignité de ces personnes, selon Le Parisien/Aujourd’hui en France.

Tous les patients concernés sont soit très gravement handicapés, soit très âgés et souvent déments. Tous sont placés sous tutelle.

La mission est remontée jusqu’à deux aides-soignantes, dont l’une trentenaire était clairement “la meneuse”, raconte le journal.

“Pendant longtemps, l’équipe soignante, dans ce service, a fonctionné en totale autarcie”, résume un enquêteur. “Il y a plus grave: un rapport rédigé en 2010 par un cadre de l’établissement, signalant sans équivoque des faits de maltraitance, était resté lettre morte”, précise le quotidien.

L’actuelle direction -qui n’était pas en poste au moment des faits- a suspendu les agents incriminés.

Dans le rapport qu’il vient d’envoyer à Mme Delaunay, le défenseur des droits recommande d’engager des poursuites disciplinaires, d’interdire aux aides-soignantes mises en cause d’être à l’avenir en contact avec des personnes vulnérables mais aussi qu’une réflexion soit conduite sur le management interne.

“Dans cet établissement comme ailleurs, nous seront d’autant plus vigilants qu’avec le vieillissement de la population, les personnes vulnérables vont progresser”, rappelle le directeur santé du défenseur des droits, Loïc Ricour. “Aujourd’hui déjà, la maltraitance, sur ces patients fragiles représente 25% de nos saisines.”

Rédaction ActuSoins, avec AFP

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