Une circulaire interministérielle portant sur l’organisation du secours à la personne et de l’aide médicale d’urgence, a été publiée le 5 juin. Elle modifie le rôle des infirmiers sapeurs-pompiers intervenant au sein des Services départementaux d’incendie et de secours (SDIS).

Cette circulaire Santé-Intérieur fait suite à un rapport conjoint publié en juin 2014 par l’Inspection générale de l’administration (IGA) et de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS).
Elles ont travaillé pendant un peu moins d’un an sur l’évaluation de l’application du référentiel d’organisation du secours à personne et de l’aide médicale urgente (SAP-AMU) de 2008.
« Ce rapport a démontré un besoin de modifier l’AMU et le SAP mis en œuvre par le Samu et les pompiers », souligne Franck Pilorget, président de l’Association nationale des infirmiers sapeurs-pompiers (ANISP). Le point positif de ce travail a été de mettre autour de la table tous les partenaires concernés, mais « nous déplorons le fait de ne pas avoir été consultés, dénonce Franck Pilorget. Une fois de plus, ce sont les médecins qui ont parlé pour les infirmiers. »
Pour ou contre la circulaire
L’ANISP doit-elle se réjouir ou s’attrister de cette circulaire ? Difficile pour elle de trancher.
« Le contenu est plutôt intéressant, mais le problème est l’interprétation qui peut en être faite, notamment par les médecins régulateurs du Samu vis-à-vis des Services de santé et de secours médical (SSSM) des pompiers », explique le président de l’ANISP.
[dropshadowbox align=”none” effect=”lifted-both” width=”autopx” height=”” background_color=”#ffffff” border_width=”1″ border_color=”#dddddd” ]« Il y a de nouveaux points restrictifs qui encadrent davantage le champ d’activité des infirmiers, (…) Sur le terrain, il peut y avoir une vraie concurrence entre les médecins et les infirmiers aux dépends malheureusement des patients. »[/dropshadowbox]
Outre le fait que cette circulaire élargisse les destinations de transports des patients en fonction de leurs besoins et précise le protocole de prise en charge des personnes en fin de vie, le problème pour l’ANISP repose davantage sur l’activité opérationnelle des infirmiers sapeurs-pompiers et sur les Protocoles infirmiers de soins d’urgence (PISU).
« Il y a de nouveaux points restrictifs qui encadrent davantage le champ d’activité des infirmiers, explique Franck Pilorget. Cela peut être interprété comme étant normal et sans grande conséquence, mais notre crainte repose sur la mise en œuvre qui va en être faite par les médecins régulateurs qui décident des prises en charge médicale des patients. Sur le terrain, il peut y avoir une vraie concurrence entre les médecins et les infirmiers aux dépends malheureusement des patients. »
Moins d’autonomie
Jusqu’à présent, le nombre de PISU pouvait varier en fonction des SDIS mais les infirmiers pouvaient en avoir jusqu’à 20. Désormais, avec la nouvelle circulaire, ils n’en ont plus que 9.
De même, les infirmiers sapeurs-pompiers pouvaient réaliser des PISU et poursuivre leur mise en œuvre sans obligatoirement avoir l’aval immédiat du médecin régulateur. « Avec la circulaire, nous pouvons uniquement les initier sans avis médical, souligne le président de l’ANISP. Nous devons immédiatement après prendre contact avec le médecin régulateur pour savoir si on poursuit, modifie ou même arrête la thérapeutique. »
Ce qui retire une part d’autonomie aux infirmiers. « Nous sommes très loin des pratiques avancées infirmières », ajoute-t-il. De plus, les PISU devront être conformes aux recommandations de la Société européenne de médecine de sapeurs-pompiers (SEMSP) qui vient de les sortir ou encore à celles de la Société française de médecine d’urgence (SFMU).
« Actuellement, nous ne savons pas ce que ces recommandations vont contenir, nous avons donc quelques craintes car la SFMU est connue pour être extrêmement restrictive dans la capacité de mise en place d’actes conservatoires par des infirmiers », regrette Franck Pilorget. L’ANISP attend également le positionnement de l’Ordre national des infirmiers sur la télémédecine. Les prescriptions par téléphone pourraient devenir restrictives…
Laure Martin
Pour plus d’informations : www.infirmiersapeurpompier.com
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Cynthia Desmas…
À suivre…..!
Aude, nous avons été consulté mais pas directement. C’est le médecin responsable à la FNSPF qui a été consulté et qui a eu des échanges avec l’ANISP. D’ailleurs si vous ne connaissez pas l’ANISP, je vous invite à découvrir cette association, et à devenir adhérent pour donner plus de poids aux décisions ! 🙂
Samu de France doit être content …
Ça c’est sur !
Ben oui l ISP a prouvé son utilité en pré hospitalier …. Un geux un non médecin … Leur réflexion s arrête là. Chasse gardée point . Ils en sont encore a imaginer qu on veut bouffer le gâteau… Non non c’est juste être complémentaire et apporter nos compétences aux victimes point ..
Personne ne cherche vraiment a comprendre et savoir notre utilité en pré hospitalier
C’est un dialogue de sourd puisque nous ne sommes jamais consulté pour ce type de dossier ou nous sommes pourtant les premiers concernes
C’est bien dommage de ne pas comprendre que nous sommes la pour le bien être des victimes et rien d’autres
Encore des politiques qui ne voient pas plus loin que le
Bout de leur nez
Bien dommage