En France, depuis ses premières expérimentations à la fin des années 1950, l’hospitalisation à domicile (HAD) s’est nettement développée. “Après une longue période de structuration administrative et législative, l’HAD a connu un véritable essor à partir des années 2000. Une série de circulaires a défini le cadre de l’activité et levé les blocages à son développement“, explique la Drees.
Cette volonté publique de développement de l’HAD s’est accompagnée d’une augmentation de l’offre de soins et de l’activité. Ainsi, en 2016, la Drees recensait 313 établissements d’HAD, contre 170 en 2006. “Durant la même période, l’activité réalisée et les capacités de prise en charge ont plus que doublé”.
Ainsi, en 2016, 4,9 millions de journées d’HAD ont été comptabilisées en France métropolitaine et dans les DROM, soit 2,6 fois plus qu’en 2006 (1,9 millions de journées). Le nombre de patients pouvant être pris en charge simultanément a suivi le même mouvement, passant de 6900 en 2006 à 16300 en 2016.
La Drees explique aussi que le nombre de patients effectivement pris en charge chaque année a également “nettement progressé” : plus de 110 800 patients ont été pris en charge en HAD Hospitalisation à domicile en 2016 (contre 44 000 en 2006) pour un total de 188 300 séjours (contre 82 200 en 2006).
HAD Hospitalisation à Domicile : un taux de recours qui augmente
“Ces évolutions ont conduit à une utilisation plus intensive des capacités de prise en charge : le taux de prise en charge, rapportant l’activité réalisée aux capacités disponibles en HAD, atteint 82% en 2016, soit 4 points de plus qu’en 2006. Comparé au taux d’occupation des lits en hospitalisation complète conventionnelle, il se situe à un niveau intermédiaire entre le taux d’occupation observé en court séjour (75% en 2015 pour les services de médecine, chirurgie, obstétrique et odontologie) et celui observé en moyen séjour (90% pour les services de soins de suite et de récupération “, poursuit le rapport.
Par ailleurs, le taux de recours national à l’HAD, c’est à dire le nombre de patients pris en charge par rapport à la population française, s’élève à 73 patients pour 1000 habitants en 2016 alors qu’il était de 30 patients pour 1000 habitants dix ans auparavant. “Pour définir les objectifs nationaux de recours à l’HAD, les pouvoirs publics privilégient des taux journaliers. Exprimé de cette façon, le taux de recours à l’HAD est de 20 patients par jour pour 100 000 habitants en 2016, contre 8 patients par jour pour 100 000 habitants en 2006“.
Les pansements complexes deviennent la principale prise en charge, devant les soins palliatifs
En dix ans, la répartition des modes de prise en charge principaux en HAD s’est également modifiée. Les soins liés aux pansements complexes et soins spécifiques (ulcères veineux ou escarres, artérites, athéroscléroses par exemple) sont devenus le premier mode de prise en charge des établissements HAD (28% de l’activité en 2016, contre 19% en 2006).
Le deuxième mode de prise en charge le plus fréquent concerne les soins palliatifs (24% de l’activité en 2016, contre 22% en 2006).
Moins fréquents en HAD, les soins de nursing lourds, les traitements intraveineux médicamenteux et les soins de cancérologie (essentiellement chimiothérapies anticancéreuses) continuent de se développer dans les établissements HAD.
Enfin les soins liés à la périnatalité (suivis ante et post-partum pathologiques et soins du nouveau-né à risque), plus développés dans les établissements publics, sont de moins en moins réalisés en HAD. “En effet, depuis 2011, la Haute Autorité de Santé (HAS) publie des recommandations de bonnes pratiques afin de mieux répartir les contours de cette activité. Ainsi les retours précoces à domicile après accouchement, qui relèvent plutôt d’autres types d’établissements, ont peu à peu été supprimés du champ de l’HAD“, explique la Drees.
Rédaction ActuSoins
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