« La DGOS a entendu les arguments du Sniil pour faire évoluer le texte du décret, » a salué le Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux (Sniil) dans un communiqué publié lundi. L’organisation avait d’ailleurs pris part au vote lors de la réunion du HCPP.
A l’ordre du jour : un projet de décret dessinant les contours d’un rôle propre pour les aides-soignants. Un texte qui, selon le Sniil, « ouvre la voie à l’exercice libéral pour les aides-soignants. »
Un avis partagé par Convergence Infirmière : « en marche vers le statut d’aide-soignant libéral », s’indignait l’organisation dans un communiqué paru dès le 10 juin, jour de l’annonce de la réingénierie du diplôme AS. « L’avis rendu par le HCPP n’est que consultatif, relève Ghislaine Sicre, sa présidente, mais ça compte ! »
De son côté, la Fédération nationale des infirmiers (FNI) confirme qu’elle « s’est largement exprimée contre l’octroi d’un tel statut aux aides-soignantes. »
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Pas de rôle propre pour les aides-soignants
Point de désaccord majeur : la possibilité offerte à l’aide-soignant de « réaliser des soins de la vie courante de sa propre initiative, » explique le Sniil. L’organisation a d’ailleurs déposé un amendement, rejeté, pour « que ces soins soient soumis à une prescription infirmière pour être mis en place. »
Un avis partagé par Convergence infirmière. « Nous reconnaissons la valeur du travail des aides-soignants, assure Ghislaine Sicre, nous souhaitons que les infirmiers libéraux soient positionnés comme coordinateurs d’une équipe de soins dans laquelle les AS travailleraient sous leur responsabilité. »
Elle déplore également le transfert de certains actes infirmiers vers les aides-soignants. « Certaines tâches de notre rôle propre ne sont pas encore valorisées et on vient piocher dans nos actes pour créer un rôle propre aide-soignant. »
Le conseil d’État devra trancher
Rejeté à une voix près mais avec une forte abstention, le texte doit désormais être présenté au conseil d’Etat qui pourra choisir de suivre ou non la décision de l’instance. « On ne sait pas ce qui va se passer ensuite, » confie Ghislaine Sicre.
La DGOS a cependant reconnu que le texte était imprécis et qu’il n’était pas question d’ouvrir la voie à un rôle propre pour les aides-soignants. Information confirmée à Ghislaine Sicre par le ministère de la santé. De son côté, la FNI exprime des réserves quant à « une interprétation et une déformation des textes » examinés par le HCPP.
Affaire à suivre donc.
Adrien Collet
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