« Malgré son âge et [son] amputation des deux jambes, il a d’autres problèmes physiques, cancer et tout et tout, diabète, enfin multiples pathologies. » Ce témoignage d’un conseiller pénitentiaire d’insertion et de probation illustre bien les défis actuels.
En 2015, 12 % des détenus avaient plus de 50 ans, seuil à partir duquel on les considère comme âgés du fait d’un excès de facteurs de risques chez cette population. Les conditions de détention ensuite (sédentarité, stress, solitude…) accélèrent le déclin de la santé physique et mentale et de l’autonomie.
« Or, il y a un défaut d’organisation du dépistage, puis de la prise en charge », constate le docteur Yvain Auger, responsable de l’unité d’hospitalisation sécurisée interrégionale de La Pitié-Salpêtrière, à Paris. Surcroît de difficulté, les détenus doivent écrire pour consulter. Or, certains ne sollicitent jamais les unités sanitaires.
Au centre de détention de Bapaume (62), une réunion pluridisciplinaire mensuelle réunit donc tous les corps de métier, afin de repérer les personnes fragiles. Une action initiée dans le cadre d’un programme « bien vieillir en détention », lancé en 2015 dans cette prison, avec un objectif de prévention de la dépendance.
L’équipe mobile d’évaluation gérontologique du centre hospitalier d’Arras forme aussi « nos infirmières aux facteurs de risque iatrogènes, à la prévention des chutes et des escarres, aux troubles psychocomportementaux…, a précisé Sandrine Bajeux, cadre de santé de l’unité sanitaire de la prison. Et les patients bénéficient d’évaluations neuro-géronto-psychiatriques, en hôpital de jour, à l’hôpital. »
Un Ssiad en prison
Pour le quotidien, des codétenus sans qualification sont souvent affectés au rôle d’aidant. Et lorsque des auxiliaires de vie sociale interviennent, « l’évaluation pour l’Apa (allocation personnalisée d’autonomie) peut prendre des mois, a témoigné Sandrine Bajeux. Résultat, nous avons déjà dû faire des toilettes en cellule. »
A Toul (54), c’est donc un Ssiad (service de soins infirmiers à domicile), dépendant de l’hôpital de rattachement de la prison, qui vient six jours sur sept. Outre les toilettes, ses missions sont la surveillance de la prise des traitements et des constantes. « Cela permet une détection plus précoce de problèmes médicaux, ou de racket de certains médicaments », précise la docteure Sandrine Bresciani, responsable de l’unité sanitaire.
Dernier recours, une loi de 2002 prévoit la sortie anticipée des personnes présentant « un état de santé durablement incompatible avec leur maintien en détention ».
Mais son application se heurte à la complexité des situations (statuts d’étranger, addictions, troubles psychiatriques…), aux réticences des Ehpad à accueillir des détenus. Et à cette ambiguïté : « A adapter les prisons, nous avons de moins en moins d’arguments en faveur de ces sorties », note Antoine Michaut, directeur du service pénitentiaire d’insertion et de probation de Toul.
Emilie Lay
Simply Vitale : une solution simplifiée pour vos vaccinations. | |
---|---|
Le saviez-vous ? Dans Simply Vitale, vous pouvez facilement envoyer la note de vaccination vers le DMP pour garantir la traçabilité des vaccins injectés à vos patients. Découvrir Simply Vitale |
Plongez dans le quotidien des soignants à travers l'histoire de leurs patients | |
---|---|
A travers le programme Chroniques de Plaies, plongez dans le quotidien de professionnels de santé comme vous à l’aide de leurs témoignages autour d’un de leurs patients et nourrissez vous de leurs bonnes pratiques en cicatrisation. Tous les témoignages de soignants ICI ! |
Plongez dans le quotidien de soignants tels que vous et renforcez votre expertise en cicatrisation avec Chroniques de Plaies ! | |
---|---|
Parce que derrière chaque plaie, il y a un patient, et derrière chaque patient il y a une histoire : plongez dans le quotidien des soignants avec Chroniques de Plaies ! Tous les témoignages de soignants ICI ! |
Soyez le premier à laisser un commentaire !