En Guyane, dans les dispensaires, l’esprit de débrouille domine, tout comme l’entraide entre professionnels de santé. Au cours de l’été 2020, la Réserve sanitaire est venue en appui face à une forte recrudescence des cas de Covid-19. Cet article est initialement paru dans le n°39 d'ActuSoins Magazine (décembre, janvier, février 2021).
Plus que le fleuve, ce qui unit les soignants du Maroni (fleuve qui sépare la Guyane et le Surinam), c’est un esprit d’aventure, de débrouille. Accidents domestiques à la machette ou dans des camps d’orpaillage, accouchements inopinés, accidents de pirogue, morsures ou piqûres dans une faune tropicale hostile… sont ici monnaie courante. Dans les centres délocalisés de prévention et de santé (CDPS), le relais se passe, de garde en astreinte, et les échanges sont permanents : conseils glissés avant une intervention, mise à plat d’un protocole, partages d’expérience… Être soignant en milieu isolé nécessite en effet de se tenir prêt à l’imprévisible et de gérer la surprise en équipe réduite. Médecins, infirmières, infirmiers ou sages-femmes viennent ici pour vivre une expérience… utile.
Le Centre de santé est pour eux un repère qui devient presque un lieu de vie, leur centre de gravité. Les soignants viennent ici et repartent, souvent sur des contrats courts de six mois ou un an. Une situation qui génère un sous-effectif chronique. Parfois, les soignants poursuivent l’expérience et mettent le cap sur un nouveau centre de santé, sur l’Oyapock ou ailleurs en Outre-mer. Il arrive qu’ils posent leurs valises, maîtrisent la langue du fleuve et s’installent pour longtemps parmi la population locale.
Durant l’été (2020), ils ont eu également à gérer la crise sanitaire du COVID-19 (à contretemps par rapport à la métropole) avec l’aide de la Réserve sanitaire. Médecins, infirmier(e)s, épidémiologistes, etc. sont venus prêter main forte aux effectifs déjà sur place.
Textes et photos : Thibaud Vaerman/Hans Lucas
Cet article est paru dans le n°39 d’ActuSoins Magazine (décembre, janvier, février 2021) Il est à présent en accès libre. ActuSoins vit grâce à ses abonnés et garantit une information indépendante et objective. Pour contribuer à soutenir ActuSoins, tout en recevant un magazine complet (plus de 70 pages d’informations professionnelles, de reportages et d’enquêtes exclusives) tous les trimestres, nous vous invitons donc à vous abonner.
Sur la place de la mairie de Maripasoula, le dispensaire a installé un barnum pour effectuer des dépistages « hors les murs ». La population vient s’y faire tester spontanément ou à la demande de médiateurs venus à leur rencontre. En arrière-plan, le fleuve Maroni et les cabanes en bois des commerçants chinois. Photographie de Thibaud Vaerman / Hans Lucas.
Sous ce barnum, une infirmière de la Réserve sanitaire effectue un double test salivaire et par écouvillon pour le programme Covisal sur la fiabilité du test salivaire. Photographie de Thibaud Vaerman / Hans Lucas.
Au cours d’un atelier de prévention, des soignants enseignent les bonnes pratiques pour un lavage des mains efficace. Photographie de Thibaud Vaerman / Hans Lucas.
Les équipes mobiles du dispensaire de Maripasoula se déplacent aussi chez les patients positifs afin de suivre l’évolution de la maladie. Photographie de Thibaud Vaerman Hans Lucas.
Plus en aval du fleuve, les soignants du dispensaire de Grand-Santi partent en tournée pour rencontrer les habitants des Kampus (petits villages sur le fleuve). Dans la pirogue médicalisée, ils sont en binôme : infirmier et médiateur car les habitants parlent très peu le français. Ils font de la prévention, du dépistage Covid, fournissent des médicaments… Photographie de Thibaud Vaerman / Hans Lucas.
A l’arrivée de la pirogue, Antoine, infirmier de la Réserve sanitaire, prélève la température d’un nourrisson. Photographie de Thibaud Vaerman / Hans Lucas.
Encore plus en aval du Maroni, à Apatou, Mathieu, infirmier en Guyane depuis un an, rassure un enfant porteur de la dengue. Passionné par la vie du fleuve, il parle couramment le ndyuka, langue créole à base lexicale anglaise parlée par les Ndjukas. Pendant la crise sanitaire, les soignants ont aménagé une partie de la terrasse du dispensaire pour accueillir les personnes présentant des symptômes du Covid-19 comme cet enfant fiévreux. Photographie de Thibaud Vaerman / Hans Lucas.
Dans la pièce principale du dispensaire d’Apatou, une infirmière reçoit une petite fille en consultation, une autre est aux prises avec la sécurité sociale au téléphone et un troisième travaille sur ordinateur. Photographie de Thibaud Vaerman / Hans Lucas.
Emi, médecin, et Gaëlle, infirmière, dont c’est la première nuit d’astreinte, sont appelés au dispensaire pour traiter un abcès douloureux chez une petite fille. Photographie de Thibaud Vaerman / Hans Lucas.
Pendant ce temps, les tenues des soignants sèchent au plafond… Photographie de Thibaud Vaerman / Hans Lucas.
Vous devez vous identifier pour pouvoir commenter.
×
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies. Nous utilisons des cookies pour vous garantir la meilleure expérience sur notre site web, générer des statistiques, assurer le suivi des campagnes publicitaires et réseaux sociaux. OKPolitique de confidentialité
Soyez le premier à laisser un commentaire !