L’association regrette que les infirmiers ne soient pas mis sur le devant de la scène médiatique en termes de vaccination. En cause : l’expérimentation dans deux régions, de la vaccination par les pharmaciens en officine.
Alors que la ministre de la santé, Agnès Buzyn annonçait hier que 27 000 personnes avaient été vaccinées en quinze jours par ce biais, l’association demande de replacer la vaccination dans un contexte plus large et interroge. “Combien, pendant ces mêmes 15 jours, par les infirmiers libéraux ? Combien par les médecins ? Ces 27 000 personnes ont-elles été vaccinées l’an dernier et par qui ? interroge l’association. Nous craignons que ce ne soit qu’un effet d’annonce, si les 27 000 personnes se déjà faites vacciner l’an dernier, il ne s’agit alors que d’un transfert, pas d’une augmentation de la couverture vaccinale.”
Vaccination : des statistiques faussées
Unidel estime aussi que les statistiques sur lesquelles s’est appuyé l’Ordre des Pharmaciens pour demander cette expérimentation ne sont pas exploitables. “Il faut savoir qu’une grande partie des vaccins réalisés par les infirmiers ne sont jamais comptabilisés. Ceci à cause d’une particularité de leur facturation qui inclut les vaccins dans le cadre des séances de soins infirmiers. Ces dernières n’ont cessé d’augmenter avec le vieillissement de la population prise en charge“, explique UNIDEL.
L’association rappelle aussi que les soins infirmiers, “y compris les injections“, nécessitent de longues années de pratiques et qu’ils font partie de la compétence propre des infirmiers. “L’apprentissage de l’acte technique et de la prise en charge psychologique ne peut se résumer à quelques heures de formation. Les pharmaciens ne sont pas des soignants. N’y-a-t-il pas d’ailleurs un risque de conflit d’intérêts lorsque le pharmacien administre ce qu’il vend ?“, interroge l’association.
Aujourd’hui, fait savoir le communiqué, les infirmiers libéraux craignent la banalisation du geste vaccinal et les dérives qui pourraient en découler (lobbying pharmaceutiques, commercialisation de la Santé, transfert des soins infirmiers vers des personnes non compétentes…).
“Conscients de l’enjeu majeur de Santé Publique qu’est la couverture vaccinale auprès des populations à risque, les infirmiers demandent aujourd’hui à la ministre de la santé et aux instances dirigeantes qu’une autre expérimentation remplace la vaccination en pharmacie, conformément à la loi et que la place de l’infirmière soit revue, reconnue, enrichie au regard de sa formation, de son expérience et de son rôle majeur dans la prévention primaire, par exemple en l’autorisant à vacciner l’entourage des personnes à risques“, demande UNIDEL.
Cette année, la campagne de vaccination se poursuit jusqu’au 31 janvier.
M.S
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